C’est dans un climat morose, dominé par la crainte du terrorisme et surtout par la concurrence de plus en plus affirmée des réservations par internet, que s’est déroulé sur deux jours le Salon des voyages en Suisse. La Tunisie était présente et Kapitalis aussi. Haykel Ezzeddine, Genève.


La Tunisie vient de participer du 3 au 4 novembre à la 35e édition du Travel Trade Workshop  (Ttw) à Montreux, la grande messe des voyages en Suisse qui, bon an mal an, attire quelque 6.000 visiteurs professionnels.
Le but de cette participation est de promouvoir la destination Tunisie, de lier de nouveaux contacts, d’entretenir les anciens, de tirer un bilan et de dresser de nouvelles perspectives pour une destination qui constitue une valeur sûre pour les Suisses.
A 1h50 d’avion de la Suisse, la Tunisie, avec ses nombreux vols, représente un produit attractif facile à vendre, grâce à ses multiples facettes: balnéaire, thalassothérapie, golf, circuits, chasse, archéologie, sports...
Fidèle à ce grand rassemblement la Tunisie a dépêché une cinquantaine d’hôteliers, quelques journalistes, des agents de voyages et des hauts représentants de la compagnie Tunisair. Egalement présente, l’ambassadrice de Tunisie à Berne, Mme Rafiaa Limam Baouendi, et le directeur de l’Ontt à Zurich, M. Abdennaceur Jerbi.
Le nouveau stand de la Tunisie, imposant par sa superficie (80 m2), sa structure, sa décoration et son emplacement, a attiré l’attention. Il a surtout abrité de nombreuses réunions d’affaires.



Cette semaine, premier vol Zurich-Tozeur

La compagnie Tunisair a également tenu un stand de 18m2 pour présenter sa flotte et sa dernière destination au départ de Genève et de Zurich: Tozeur, dont il faut signaler le lancement des premiers vols cette semaine.
Cette année, la tendance est à la baisse, pas seulement pour la Tunisie, mais pour bon nombre de pays qui font du tourisme balnéaire leur cheval de bataille.
A l’exception de la Turquie, qui table sur une évolution à 2% (à vérifier d’ici la fin de l’année), la Grèce, l’Egypte, le Maroc et la Tunisie, à deux mois de 2011, prévoient une érosion de leur marché touristique.
Pour la Suisse, la Tunisie ramènera son manque à gagner en termes de fréquentation, en raison de la crise économique que connait le pays, de -5 à -2%. Ce qui constituera une évolution sur le déficit statistique, surtout si l’on tient compte des nombreux griefs exprimés à l’égard de ce secteur grand générateur d’emplois.
Ce que reprochent les Suisses au tourisme tunisien est bien résumé dans le rapport fourni aux journalistes par l’Ontt à Zurich, et qui livre un excellent travail de promotion mais aussi de mise en garde contre les dérives, les insuffisances et les lacunes qui handicapent notre tourisme.
Le touriste suisse est très exigeant mais fidèle à la destination. Pas question de demi-mesure ou de bricolage avec ce genre de clientèle. Tout se paye cash et le bouche-à-oreille est plus efficace que toutes les meilleures publicités.


Jerbi Abdennaceur (directeur Ontt Suisse), Habib Ben Slama (directeur central de la promotion chez Tunisair), et Helmi Hassine (directeur des ventes chez Tunisair).


De nombreuses lacunes à combler

Voilà ce que les Suisses ont révélé comme points négatifs durant leur voyage, autant de lacunes qui doivent être comblées:
- le manque de disponibilité hôtelière du 1er juillet au 31 août (stop sale) ;
- la dégradation de la qualité de l’environnement (souks, artisanats, tapis) ;
- le surbooking pendant la haute saison ;
- la dégradation de la qualité de service dans certains hôtels et centres de Spa et thalassothérapie ;
- le manque d’entretien des parcours de golfs ;
- l’absence de chartérisation à partir du mois de novembre ;
- et le développement du low cost et du système last minute sur d’autres destinations...


Bechir Ben Sassi (représentant de Tunisair à Genève), Jerbi Abdennaceur (Ontt Suisse), Habib Ben Slama (directeur central de la promotion chez Tunisair, à Tunis), Helmi Hassine (directeur des ventes chez Tunisair à Tunis), Triquet Zeddini (Ontt-Suisse) et Kekli Youssef (directeur Tunisair à Zurich).

En parlant avec des professionnels de la branche qui programment la Tunisie, nous avons recueilli d’autres insuffisances qui doivent disparaître si on veut aller de l’avant:
- les vols d’objets dans les valises dans les aéroports tunisiens et dans les chambres d’hôtels ;
- l’absence d’animation à la hauteur surtout en basse saison ;
- la cuisine fade, répétitive et non représentative des saveurs locales ;
- le harcèlement sur les plages par des colporteurs en tout genre ;
- la drague de la clientèle féminine voyageant seule ;
- l’arnaque de certains taxistes et commerçants  
Il faut se renouveler et encourager toute initiative qui tend vers l’originalité. Le tourisme est tributaire de la qualité de service, de la capacité de renouvellement et de la diversité de l’offre.
Un seul de ces facteurs manque à l’appel et c’est tout le système qui en pâtit.
Le directeur de l’Ontt à Zurich, M. Abdennaceur Jerbi, se veut confiant pour la saison prochaine et a même présenté aux médias, et en avant première, son plan d’action pour 2011, un travail à la Suissesse comme on dit en Suisse, composé de nombreux voyages d’études et de participations à des évènements sur le sol helvétique pour aider à mieux vendre la destination.
La promotion de la Tunisie n’a pas de prix, pourvu que la qualité s’améliore sur place.

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