Tourisme : Le groupe Accor reviendra-t-il en force en Tunisie?Gérard Pélisson, président d'Accor, premier groupe hôtelier et touristique dans le monde, et leader du CAC 40 (Bourse de Paris), effectue une visite de travail, les 17 et 18 décembre à Tunis.

M. Pélisson, qui est également président, depuis 1997, de l'Union des Français de l'étranger (UFE), et de l'Institut Paul Bocuse, rencontrera plusieurs responsables tunisiens, notamment Elyes Fakhfakh, ministre du Tourisme. Au menu: l'étude des moyens de développer les activités d'Accor en Tunisie, dont il s'est retiré il y a quelques années et où il revient sur les pointes des pieds.

Pourquoi le groupe Accor a-t-il décidé de se retirer d'un pays où le tourisme pèse 7% de la richesse nationale, derrière le textile et l'agriculture?

En réponse à cette question, M. Pélisson avait répondu, en janvier 2011, à nos confrères de ''La Voie du Nord'': «C'était devenu vraiment intenable! Nous devions travailler avec les grandes banques tunisiennes, très inféodées au système, au pouvoir en place. Clairement, les intérêts d'Accor passaient après celui de nos partenaires, contrairement au Maroc, un pays qui n'est pas sous influence. En Tunisie, on a été obligé par exemple de racheter 7 millions d'euros un hôtel pourri qui ne valait strictement rien, pour permettre à une banque de placer cet argent à son actif. Ce n'est plus possible».

Le groupe Accor va-t-il revenir en Tunisie après la révolution qui a balayé l'ancien régime corrompu et prédateur?

Réponse de M. Pélisson au même journal: «Nous revenons déjà, sur la pointe des pieds. Nous avons rencontré le Premier ministre il y a un mois et demi (c'était Mohamed Ghannouchi, vers la fin 2011, Ndlr) pour commencer par des formations en direction des jeunes, des choses comme ça... Nous avons des projets en Tunisie mais pas encore d'hôtels. En juin (2011, Ndlr), nous devrions gérer un Ibis et un Novotel pour le tourisme d'affaires dans l'avenue Mohammed-V, leurs Champs-Élysées à Tunis. Ce sont des contrats de management. Nous gérons, développons, sans être propriétaires. Pour la suite on verra. Il y a 100.000 chambres d'hôtels au Maroc contre 6.000 en Algérie, pays encore très fermé, et 200.000 en Tunisie.»

Les discussions avec les nouvelles autorités tunisiennes vont peut-être permettre à Accor d'inscrire la Tunisie dans sa stratégie de développement en Afrique du Nord.

Imed Bahri