Pour faire baisser la fièvre, certains préfèrent casser le thermomètre. C’est ce que risque de faire le gouvernement Jebali en se passant des services de l’actuel gouverneur de la Banque centrale.


Mustapha Kamel Nabli, puisque c’est de lui qu’il s’agit, est aujourd’hui sur un siège éjectable. Son tort: la Bct, temple de l’orthodoxie financière dans le pays, préfère, sous sa conduite, tenir un langage de vérité, en soulignant les difficultés financières et économiques du pays dans ses rapports périodiques, alors que le gouvernement continue, lui, de vendre aux Tunisiens de vaines promesses de gros investissements extérieurs créateurs de richesses et d’emplois.

M. Nabli et son équipe, des technocrates habitués à la rigueur des chiffres, préfèrent regarder la réalité économique en face et rappeler les décideurs à leur responsabilité. C’est là leur mission et ils s’en acquittent jusque-là avec honnêteté. Ce qui semble déplaire à certains membres du gouvernement qui voudraient voir M. Nabli partir pour le remplacer par un gouverneur plus docile.

I. B.