FinancementLa plupart des entreprises tunisiennes ont des problèmes de financement, mais 52,5% d’entre elles ne sont pas prêtes à ouvrir leur capital à de nouveaux actionnaires.

Selon un sondage de Sigma Conseil, mené pour le compte de la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie (Conect), l’accès des petites et moyennes entreprises (PME) au financement butte contre 6 obstacles, qui sont, dans l’ordre, l’insuffisance de garantie, les problèmes de gouvernance, le manque de notoriété, la qualité des études, le business plan et la gestion familiale.

Ainsi barrées par les banques – qui, selon le sondage, sont devenues moins souples, depuis quatre ans, en matière de crédits –, les PME refusent pourtant d’envisager le recours à d’autres moyens pour satisfaire leurs besoins en financement.

De fait, une majorité d’entre elles (52,5%) ne sont pas prêtes, par exemple, à ouvrir leur capital à de nouveaux actionnaires. Mais ces entreprises continuent d’espérer une amélioration de leur accès au financement et, plus généralement, de l’environnement dans lequel elles évoluent.

A cet effet, elles appellent de leurs vœux une plus grande souplesse dans l’octroi des financements, la baisse des taux d’intérêt, moins d’exigences en matière de garantie et, last but not least, une simplification des procédures.

Sur un registre plus positif, le ministre des Finances, Slim Chaker, a affirmé que, malgré la conjoncture difficile ayant prévalu dans le pays depuis la révolution, les PME ont continué à soutenir l’économie nationale et ont résisté à la contrefaçon et la contrebande.

Il a fait savoir que la Tunisie compte plus de 10.000 PME dont 5.700 industrielles et 2.600 exportatrices.

Ces entreprises génèrent des investissements annuels qui s’élèvent à 1,2 milliard de dinars et offrent 500.000 emplois.

M. Chaker a appelé les PME à se lancer à la conquête de nouveaux marchés à l’international, notamment sur le continent africain et à tirer le meilleur parti des mécanismes d’appui existants, tels que le Famex qui a présenté un appui à 500 entreprises en 2014.

«Une fois le reste des réformes mis en place: code de l’investissement, loi sur le partenariat public-privé et réforme fiscale, le climat des affaires va s’améliorer davantage et les chances de réussite et de prospérité des PME se multiplieront», a-t-il affirmé.

De son côté, Tarek Chérif président de la Conect, a considéré que le financement a toujours constitué un goulot d’étranglement majeur pour les PME tunisiennes et les nouveaux promoteurs.

Il a souligné que la dynamisation du marché financier et la diversification rapide et effective des sources, des modes et des instruments de financement sont nécessaires, actuellement, pour garantir l’investissement et la création des entreprises et assurer la pérennité des PME.

La Conect avec le concours de ses partenaires poursuivra, a-t-il dit, son action pour accélérer l’introduction des réformes nécessaires au niveau du financement, en lançant de nouvelles initiatives et assurant le suivi des retombées des mesures qui seront prises à cet effet.

Nabil Ben Ameur

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