Fitch Ratings Fitch Ratings a pris en considération, dans sa révision, l’aboutissement du processus transitoire dans le pays après la réussite des élections législatives et présidentielles.

Dans un communiqué publié lundi 30 mars 2015, l’agence de notation financière Fitch Ratings explique la révision de la perspective de la Tunisie par «la réussite du processus des élections législatives et présidentielles», qui «a conduit à la formation d’un nouveau gouvernement de coalition issu d’élections démocratiques, bénéficiant d’une large majorité au parlement (+70%) élu pour 5 ans.»

Fitch estime que cette évolution «a mis fin à la transition politique depuis 4 ans et prépare le terrain à une stabilité politique dans le pays», tout en admettant que «les risques de déstabilisation politique et économique persistent en relation avec l’instabilité sociale ou les actions terroristes».

L’agence relève, également, que «le déficit budgétaire évolue selon une tendance positive, baissant à 4,5% du PIB en 2014 contre 6,5% en 2013 avec un taux d’endettement public légèrement en-deçà de 50% à fin 2014 reflétant, en outre, le rythme lent des dépenses d’investissement et la baisse de celles relatives aux subventions.»

«La position budgétaire se consoliderait dans les prochaines années sous l’effet du recul des prix internationaux du pétrole et de la reprise graduelle de l’économie», a souligné Fitch Ratings.

L’agence estime, par ailleurs, que «les indicateurs de développement, y compris le revenu par habitant, l’IDH et le taux d’investissement ainsi que les indicateurs de gouvernance sont conformes à ceux des pays pairs notés «BB-» avec toutefois une mention positive au sujet du paiement de la dette par la Tunisie.»

En ce qui concerne la position financière extérieure du pays, l’agence souligne qu’elle constitue un point négatif pour la notation. Et pour cause: «le déficit courant s’est accentué depuis la révolution: les exportations ont souffert de la faiblesse de l’économie de l’Union européenne (UE) et des chocs de l’offre tandis que l’évolution de la consommation a engendré une accélération des importations.»

Conséquence: «Le déficit courant s’est détérioré à 8,9% du PIB en 2014 en raison des répercussions des déficits énergétiques et alimentaires, ce qui a porté le ratio de la dette extérieure nette à 34,8% du PIB en 2014, au-delà des taux des pays pairs.»

L’agence ajoute, néanmoins, une note positive, estimant que «le déficit courant devrait baisser en 2015 tout en restant élevé (7,7%)».

«La Tunisie a profité de l’appui de la communauté internationale depuis la Révolution. La dernière émission obligataire de 1 milliard de $ US a marqué le retour de la Tunisie sur le marché international des capitaux, réduisant sa dépendance des financements d’origine publique», également estimé Fitch, tout en déplorant que «la performance économique a été faible depuis la Révolution malgré le stimulus budgétaire et monétaire, avec une croissance de 1,7% en moyenne au cours des 4 dernières années.»

Quant à l’inflation, elle s’est ralentie en 2014 à 5,5%, «mais reste à des niveaux élevés».

La reprise de l’économie dans les pays de l’UE constituera un appui à l’économie tunisienne, mais Fitch a révisé ses prévisions de croissance à la baisse pour la Tunisie après les attaques terroristes.

Sur le moyen terme, la croissance restera tributaire de la stabilité sociale et sécuritaire et la mise en œuvre des réformes structurelles visant l’amélioration du climat des affaires et de la situation du secteur bancaire.

I. B. (avec communiqué).

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