Les hôteliers et agents de voyage, qui attendent avec impatience la mise en route des réformes annoncées pour relancer leur secteur, en crise depuis plusieurs années, n’ont pas apprécié – c’est un euphémisme – la nomination d’un «bleu» à la tête du département de tutelle.

Réaction outrée de l’un des professionnels, interrogé à ce sujet par Kapitalis: «C’est inadmissible. Il lui faudra (à Mohsen Hassan, NDLR) au moins 3 mois pour comprendre une partie des enjeux du secteur, les dessous du métier et les problèmes des tours opérateurs étrangers travaillant sur la destination Tunisie. Puis 3 autres mois pour commencer à prendre des décisions et à les mettre en oeuvre. La saison sera alors finie et son mandat aussi, sans qu’il ait pu rien apporter.»

«On nous parachute, encore une fois (après Elyes Fakhfakh et Amel Karboul, Ndlr), quelqu’un qui ignore tout d’un secteur désormais négligé par les décideurs politiques. La Tunisie a besoin de relancer son tourisme et ce ne sont pas des novices qui vont pouvoir le faire», renchérit un autre. Qui ajoute: «Va-t-on, au final, regretter Mme Karboul, qui était pourtant nulle».

Les agents de la Fédération tunisienne des agences de voyages (FTAV), qui ont rencontré, le 12 décembre 2014, le président de Nidaa Tounes, Béji Caïd Essebsi, ont été rassurés par le futur président de la république. Ce dernier leur a promis, en effet, de veiller à ce que le futur ministre du Tourisme soit un homme connaissant le métier.

«On a entendu dire que Slim Chaker allait être nommé à la tête du ministère du Tourisme. On s’est dit que ce monsieur a eu, au moins, un passage par ce département et a une idée sur les carences du secteur. Mais là (avec Mohsen Hassan, NDLR), nous tombons de très haut… Les problèmes conjoncturels sont devenus structurels et la sortie du tunnel semble s’éloigner chaque jour un peu plus», déclare à Kapitalis un membre de la FTAV.

Z. A.