huile olive 5 28Une récolte d'huile d'olive record est attendue, cette année, entre 265 et 285.000 tonnes, soit 4 fois la récolte de 2013 (70.000 tonnes).

C’est ce qu’a déclaré à l'agence Tap, Noureddine Aguerbi, directeur général des industries alimentaires, au ministère de l'Industrie, de l'Energie et des Mines. «La récolte d'huile d'olive sera aussi de très bonne qualité», a-t-il ajouté, évoquant des conditions climatiques favorables, notamment, durant les mois de septembre et octobre et une cueillette record d’olives (entre 1,3 et 1,4 million de tonnes).

Le responsable a précisé que 30% de la production nationale d'olives revient, cette saison, au gouvernorat de Sfax, 30% aux régions de Mahdia, Kairouan et Sidi Bouzid et 35 % pour la région du Sahel (Sousse, Monastir).

En revanche, la production du sud tunisien a baissé, cette année, pour atteindre seulement 5% de la production nationale.

La Tunisie compte 1.700 huileries d'une capacité de trituration journalière estimée à 44.000 tonnes. 1.250 sont situées dans les régions du centre.

Recettes d'exportations estimées à 1 milliard de dinars

La Tunisie, dont les exportations de l'huile d'olive représentent 40% des exportations agricoles et 10% du total des exportations nationales, pourrait exporter, cette année, 170.000 tonnes d'huile d'olive, avec des recettes de plus de 1 milliard de dinars, a indiqué le responsable.

Ces chiffres sont appuyés par une tendance à la baisse de la récolte mondiale (2,75 millions de tonnes), puisque la production de l'Espagne, premier producteur au monde, ne dépassera pas les 850.000 tonnes et celle de l'Italie (2e) ne dépassera pas 300.000 tonnes. Ce qui avantagera la Tunisie, 3e producteur au monde, qui pourra «commercialiser aisément sa huile d'olive sur les marchés internationaux», s’est réjoui le responsable.

D'après M. Aguerbi, des opérateurs espagnols ont, récemment, visité, pour la première fois, la Tunisie, pour négocier la possibilité d'acheter l'huile d'olive tunisienne, sachant que 60 à 70% de la production tunisienne d'huile d'olive sont exportés vers l'Espagne et l'Italie, qui optent généralement pour des achats en vrac en vue de les conditionner et les revendre sous leurs propres marques.

Ainsi, l'objectif ciblé, cette année, d'après le responsable, est d'exporter plus l'huile conditionnée, soit 25.000 de tonnes, contre 16.000 tonnes, l'année dernière, et drainer ainsi plus de recettes d'exportation, d'autant que l'huile d'olive en vrac est vendue 2 dinars moins chère que celle conditionnée.

Les ventes d'huile d'olives conditionnée sont passées de 500 tonnes en 2006 à 16.000 tonnes en 2013. La Tunisie a, toutefois, réussi, à exporter sa huile d'olive conditionnée vers de nouveaux marchés tels que les USA, le Canada, la France, la Russie, la Chine et les pays arabes.

Au total, 40 oléiculteurs professionnels opèrent sur presque 60 marchés et commercialisent environ 80 marques.

Les Tunisiens consomment moins d'huile d'olive

Les Tunisiens consomment entre 30 et 40.000 tonnes d'huile d'olive par an, soit une moyenne de 3 à 4 litres par personne contre 6 litres par an durant les années 90.

Cette chute est due, selon M. Aguerbi, à la baisse du pouvoir d'achat du citoyen par rapport à un prix relativement élevé de l'huile d'olive, à l'orientation de la filière vers l'exportation et aussi à la tendance des Tunisiens à renoncer aux anciennes habitudes de la «oula» (réserves alimentaires).

Autre cause de cette baisse: la disponibilité sur le marché local d'autres huiles subventionnées, dont les quantités sont estimées à 170.000 tonnes.

Commentant le prix d'huile d'olive, qui est passé de 6,200 dinars en août à 6,800 dinars en septembre 2014, M. Aguerbi a indiqué qu'il dépend du prix à l'international et de l'offre et la demande. Il a, cependant, assuré que le prix du litre de l'huile d'olive se situera entre 5,5 et 6 dinars, en 2015.

La filière de l'oléiculture, malgré son poids stratégique dans l'économie tunisienne, demeure tributaire de plusieurs aléas d'où la volatilité de la production.

Selon M. Aguerbi, plusieurs solutions sont recommandées pour assurer un bon rendement des oliveraies, dont, notamment, l'amélioration des pratiques agricoles, le rajeunissement des oliviers et le renforcement du système de production intensive.

«Il est question, également, d'encourager la consommation nationale de l'huile d'olive à travers des campagnes de promotion axées sur les vertus de ce produit et ses apports pour la santé», a-t-il aussi recommandé.

En Tunisie, la superficie des oliveraies s'élève à 1,6 million hectares, soit environ 45% des terres agricoles tunisiennes.

I. B. (avec Tap).

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