C’est ce qu’a déclaré l'universitaire Noôman Lahimer, qui présentait, mardi 30 septembre 2014, à Tunis, une étude sur «la réforme de l'écosystème entrepreneurial en Tunisie». L’étude, réalisée par l'Institut arabe des chefs d'entreprises (IACE), vise à apporter des réponses globales à la problématique du commerce informel (ou contrebande) dans la région frontalière de Ben Guerdane, gouvernorat de Médenine (sud-est).

M. Lahimer a fait savoir que «20.000 résidents de la délégation de Ben Guerdane travaillent dans le secteur informel, soit plus de la moitié d’une population active estimée à 45.000».

Parmi les conditions objectives qui ont permis le développement du secteur informel dans cette région, l’universitaire a évoqué l’affaiblissement des institutions de l'Etat (les box de change des devises sont installés en pleine rue), l'absence d’opportunité économique et l'existence de réseaux structurés de corruption.

Pour faire face à ce problème, qui mine l’économie du pays, M. Lahimer a appelé à adopter une approche participative basée sur la société civile, afin d'établir une relation de confiance entre les différentes parties prenantes.

Il a, en outre, mis l'accent sur l'implication des parties prenantes à intérêts particuliers antagonistes (formel et informel) dans une démarche d'intérêt global commun.

Quant au marché des produits, M. Lahimer a proposé de créer un permis de commerce transfrontalier pour les résidents de la délégation de Ben Guerdane qui n'ont pas un emploi dans le secteur public.

Selon lui, cette stratégie du permis de commerce aidera à construire une confiance mutuelle grâce, à la reconnaissance formelle des atouts de la région, à réduire les risques liés à l'illégalité et à établir une base de données mise à jour sur le commerce transfrontalier.

I. B. (avec Tap).

Illustration: A Ben Guerdane, les box de change informel en pleine rue.