Déficit commercialLe conseil d’administration de la Banque centrale de Tunisie (BCT) réuni le 29 septembre 2014 avertit contre le dérapage du secteur extérieur.

Le Conseil a signalé, dans un communiqué publié mardi 30 septembre 2014, la poursuite du dérapage du déficit de la balance courante (+34,8% ou 1.412 MDT), qui a atteint 5.470 MDT au cours des 8 premiers mois de l’année 2014, ce qui représente 6,6% du PIB, contre 5,3% pour la même période de 2013 et ce, en raison de la hausse continue du déficit de la balance commerciale (+22,7% à fin août 2014), dépassant 9,4 milliards de dinars, suite au repli des exportations (-0,6%) et à l’augmentation des importations (+6,2%). Aussi, le Conseil a-t-il mis l’accent, plus particulièrement, sur l’aggravation continue du déficit de la balance énergétique (+71%) qui a atteint sur les 8 premiers mois de 2014 le même niveau enregistré pour toute l’année 2013, contribuant ainsi à plus de 60% dans l’élargissement du déficit commercial global.

Par ailleurs, la mobilisation d’importants financements extérieurs (et, particulièrement les prêts contractés auprès des bailleurs de fonds internationaux) a permis le maintien d’un niveau confortable de réserves en devises de 12.524 MDT ou l’équivalent de 110 jours d’importation, en date du 26 septembre 2014, contre 103 jours à la même date de 2013.

Reste à se demander jusqu’à quand la Tunisie va-t-elle continuer de s’endetter pour couvrir ses déficits ? Et, surtout, jusqu’à quand les bailleurs internationaux vont-ils continuer à soutenir un pays qui ne parvient pas à équilibrer ses équilibres macroéconomiques ?

Autant dire que les clignotants rouges sont, aujourd’hui, plus rouges que jamais...

Compte tenu de ces évolutions, le conseil de la BCT insiste, encore une fois, sur la gravité des risques qui pèsent sur les équilibres financiers globaux surtout au niveau du secteur extérieur, à travers le creusement continu du déficit commercial, surtout avec un repli des exportations qui pourrait s’accentuer au cours des prochains mois, en rapport notamment avec l’essoufflement probable de la reprise dans la Zone Euro, ce qui rend encore plus urgent l’accélération de la mise en place des mesures pratiques visant la rationalisation des importations.

I. B.

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