Tunis-Sport-City-Banniere

Tunis Sport City, projet du groupe Bukhater, annoncé en grande pompe en mai 2008 puis mis en veilleuse, va-t-il enfin être relancé?

L'espoir est permis, mais force est de constater que la révolution de janvier 2011 et l'instabilité actuelle dans le pays a quelque peu refroidi les investisseurs, notamment ceux du Golfe, et retardé la mise en route de nombreux grands projets. Parmi ces méga-projets dont les médias ont beaucoup parlé dans les dernières années du règne de Ben Ali, on citera :

- ''La Porte de la Méditerranée'' du groupe émirati Sama Dubaï, sur les berges sud du lac de Tunis, et dont l'investissement global devait s'élever à 25 milliards de dollars US sur 15 ans;

- ''Bled El Ward'' (Pays des Roses), de l'autre groupe émirati Al Maabar, qui devait être érigé à Gammarth, dans la banlieue nord de Tunis, pour un investissement de 10 milliards de dollars US;

- le ''Port financier de Tunis'', projet du groupe bahreïni Gulf Financial House sur 523 hectares, à El Hassiane, dans la délégation de Kalaât Andalous (gouvernorat de l'Ariana), pour un investissement de 4 milliards de dollars US;

- ou encore le projet de station touristique baptisée ''Marina El Qussor'', près de Hergla (littoral centre-est), initié par un autre groupe des Emirats arabes unis, Emaar Properties, pour un financement estimé à 2 milliards de dollars US.

Haute-commission-des-grands-projets

Réunion, vendredi, de la haute commission des grands projets à la Kasbah. 

C'est pour impulser ce genre de grands projets d'investissement suspendus en cours de route, qui n'avancent pas selon le calendrier prévu ou qui font face à des obstacles imprévus qu'une haute commission dédiée a été mise sur pied. Réunie, vendredi 22 août 2014, sous la présidence du chef du gouvernement provisoire, Mehdi Jomaa, celle-ci a pris une série de mesures concernant, notamment, le projet de station thermale d'El-Khbayet à El-Hamma, gouvernorat de Gabès (sud-est), et du projet Tunis Sport City, du groupe émirati Bukhater.

Projet immobilier et touristique, Tunis Sport City devait être réalisé sur une période de 5 ans, avec des investissements d'environ 4 milliards de dollars US. La première étape de la première tranche de ce projet, appelée Cedar, s'étendant sur 13 hectares (sur 257 hectares de la totalité du projet), a certes démarré, mais elle n'a pas avancé selon le calendrier intial. Elle devait être constituée de 9 académies sportives, d'un terrain de golf de 18 trous (''Les Jardins de Tunis'') et d'un complexe composé d'hôtels luxueux, d'espaces commerciaux, d'écoles privées et de cliniques privées. Sa composante immobilière a commencé à être mise en vente durant l'été 2010.

Tunis-Sport-City-Plan

Plan de Tunis Sport City.

Participant au Forum tuniso-émirati pour le partenariat et l'investissement, en juillet 2011, Abderrahmane Mohammed Bukhatir a déclaré: «L'absence de transparence [sous le régime de l'ex-président Ben Ali, NDLR] est la cause principale de l'hésitation des investisseurs émiratis à investir en Tunisie». Evoquant ensuite le projet de Tunisie Sport City, il a précisé que «les plans de réalisation sont prêts» et que ce mégaprojet «doit démarrer dans 6 mois».

On ne peut pas dire qu'il avance selon le rythme souhaité... 

Une autre remarque mérite d'être soulignée ici: tant que le parti islamiste Ennahdha sera au pouvoir ou dans l'antichambre du pouvoir en Tunisie, il est peu probable que les méga-projets des Emiratis, Saoudiens, Koweïtiens et autres Bahreinis y soient mis en route, car ces pays n'aiment pas (c'est un euphémisme) les Frères musulmans dont Ennahdha est une succursale tunisienne. 

I. B.

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