Dégagé, injustement et sans ménagement, il y a 5 jours, de son bureau par un groupe d’employés vociférant et surexcités, M. Jerad a préféré céder les commandes de la compagnie aérienne nationale. Il a annoncé sa démission, lundi 12 mai 2014, par le biais des médias.

Selon certains de ses amis, il s’attendait à ce que le gouvernement qui l’a nommé soit plus solidaire avec lui et ne ferme pas les yeux sur l’agression dont il a été victime.

Le gouvernement, et notamment le ministère du Transport, s’étant contenté du service minimum, l’ex-Pdg a été blessé dans son amour propre. Il a juré de ne plus remettre les pieds au siège de Tunisair, sauf le jour de la passation des clefs à son successeur.

M. Jerad reconnaît que le ministre de Transport, Chiheb Ben Ahmed, a fait son devoir en le recevant, lui d’un côté et les employés auteurs de ce qui s’apparente à une agression contre un haut fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions, tentant d’apaiser la tension, mais «ce n’est pas le ministre qui m’a nommé. J’aurais bien aimé que le gouvernement ne garde pas le silence. Et pas seulement le gouvernement, même l’Union générale tunisienne de travail (UGTT) n’a pas levé le petit doigt et a fait semblant de ne rien voir», a-t-il déclaré aux médias, pour expliquer les raisons de sa démission. Et d’ajouter qu’il compte sortir en congé en attendant que le gouvernement nomme un nouveau Pdg pour la passation.

Cette décision a affecté plusieurs cadres de Tunisair qui croient en la compétence, l’intégrité et la transparence de Rabeh Jerad et regrettent sincèrement son départ, surtout de cette manière.

Z. A.