chedli ayari 10 1Il y a péril dans la demeure tunisienne. Personne ne peut le nier. Hier, Chedly Ayari, le gouverneur de la Banque centrale, a emprunté la voie la plus directe pour le dire, une fois encore…

Prenant part à la première réunion préparatoire de la Conférence économique nationale, qui se tiendra le 28 mai, M. Ayari a tiré, une fois de plus, la sonnette d’alarme: «Les finances vont mal, très mal. Les liquidités manquent. Le cash nous manque. Les caisses de l’Etat sont vides. Et l’on est obligé de dépenser. On est obligé de payer les salaires, on doit faire face aux subventions et aux compensations. Pour l’instant, on arrive à se débrouiller. Mais on ne peut pas continuer ainsi», déclare-t-il.

La Conférence du 28 mai devra donc plancher sérieusement sur cette question du sauvetage de l’économie. Et cette opération de dernier recours, le chef du gouvernement provisoire Mehdi Jomaâ a souhaité qu’elle associe toute la communauté nationale. Le gouvernement, les syndicats, les partis politiques et la société civile devront tous mettre la main à la pâte et retrousser les manches.

Pour Wided Bouchamaoui, présidente de l’Utica (centrale patronale), l’agenda des prochaines semaines est très chargé: «des ateliers de travail seront formés pour étudier la situation des institutions publiques. D’autres s’attelleront à revoir le pouvoir d’achat et la compétitivité des entreprises. On planchera également sur la production et la productivité de nos industries. Tout cela aboutira à des rapports et des recommandations qui seront soumis à la Conférence, le 28 mai».

Bref, les bonnes volontés n’auront pas le temps de chômer. Que les obstructionnistes, qui cherchent à créer de faux problèmes (comme si on n’en a pas déjà assez comme ça!) et à combattre des chimères (sionistes, Rcdistes, Occident, etc.), se le tiennent pour dit. La communauté nationale ne sera pas simple spectatrice: elle y joue gros, très gros…

Marwan Chahla

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