Hedi-Belhadj-SonedeLa Sonede prévoit une revue à la hausse de ses tarifs. Dans un peu plus d’une année, le consommateur tunisien devra payer le m3 d’eau à 1.500 millimes. Et pour cause...

La pénurie de l’eau, nous la pressentions depuis quelque temps déjà. Avant 2016, elle deviendrait une réalité tangible à Sfax et dans les grandes agglomérations du Sahel, si l’on ne prenait pas garde.

Il s’agit, désormais, d’une menace très sérieuse à laquelle toute la communauté nationale devra faire face. Du nord au sud, d’est en ouest, l’eau viendra à manquer.

C’est ce qu’a expliqué, lundi, Hédi Belhadj, Pdg de la Société nationale d’exploitation et de distribution des eaux (Sonede), lors d’une conférence nationale organisée par l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (Utap), sur la situation hydrique en Tunisie.

Sfax enregistrera, à partir de 2016, un déficit hydrique qui sera difficile à combler, et cette raréfaction de l’eau s’étendra pour toucher, vers 2019, la grande agglomération de Tunis et la plupart des villes du Sahel tunisien, a indiqué M. Belhadj, expliquant que les approvisionnements en eaux en provenance de Sidi Bouzid ne suffisent plus, pour le régions du centre et du sud, et que le drainage de eaux du nord a atteint son niveau le plus élevé.

Afin de faire face à ces pénuries, qui risquent de se transformer en une véritable crise très sérieuse, un ensemble de mesures devraient être prises, préconise le Pdg de la Sonede.

«Nous devrions redoubler d’efforts en matière de désalinisation et d’épuration des eaux usées. Nous devrions consentir de gros investissements dans ces domaines. Le coût d’une seule station de ce type dans la région de Sfax, initialement estimé à 300 millions de dinars (MD), se monte désormais à 500. Les travaux démarreront en 2016 et cette installation sera opérationnelle à partir de 2018», ajoute-t-il encore.

Ces travaux et autres grosses œuvres que la Tunisie devra entreprendre, à court et moyen termes, pour faire face à une demande en eaux (potable et d’irrigation) qui est sans cesse croissante impliquent immanquablement une plus grande contribution du consommateur.

Sans détour, M. Belhadj avertit: «C’est au citoyen de choisir: il reviendra au contribuable de payer ces coûts sous forme d’impôts ou au consommateur sous forme d’augmentation des tarifs. Il n’y a pas d’autre choix. Et le niveau de 1.500 millimes pour le m3 d’eau me paraît très raisonnable pour bien gérer nos ressources hydriques. Nous comptons appliquer cette tarification à partir de 2016».

Marwan Chahla

lllustration: Hédi Belhadj, Pdg de la Sonede.

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