concentre tomate 8 29L'Union tunisienne de l'agriculture et de la pêche (UTAP) a décidé de ne pas signer le document commun relatif à l'augmentation du prix des tomates et de boycotter la culture des tomates pendant la prochaine saison.

L'UTAP a considéré, dans un communiqué publié mercredi, que cette décision est une première réponse à la hausse des prix des tomates transformées décidée par le ministère du Commerce au cours de la semaine écoulée.

L'organisation a souligné qu'elle n'entreprendra pas, prochainement, des négociations avec les parties syndicales relevant de l'organisation patronale, avant leur engagement de payer leurs dus aux producteurs de tomates au titre de 2011-2012.

L'UTAP a qualifié la décision du ministère du Commerce d'augmenter les prix des tomates transformées d'«improvisée» et d'«abusive», considérant cette décision comme une prise de position au profit des industriels et une ignorance totale des intérêts des agriculteurs.

L'organisation agricole a estimé que «cette augmentation est le résultat de pressions et chantages exercés par les industriels qui ont politisé la situation pour aboutir à leurs objectifs aux dépens des droits des agriculteurs».

L'UTAP a rappelé dans le communiqué qu'elle a déployé des efforts et entamé des pourparlers avec les parties représentant le gouvernement et l'organisation patronale, dans l'objectif de parvenir à des solutions consensuelles à même de réduire la crise profonde par laquelle passe le secteur.

Cette crise menace l'appareil productif et peut conduire à une réticence des agriculteurs vis-à-vis de la culture des tomates, affirme encore le communiqué.

Tout en se disant satisfaite de la décision du ministère de l'Agriculture en mai 2012, relative à l'augmentation de 15 millimes le kilogramme du prix de référence de la tomate destinée à la transformation, l'organisation déplore, toutefois, la non application, jusqu'à ce jour, de cette mesure par les industriels, causant par conséquent d'énormes pertes matérielles aux agriculteurs.

Le syndicat des agriculteurs estime que cela a conduit à une baisse des superficies et des récoltes de tomates destinées à la transformation à plus de la moitié, au cours de l'année 2013, et ce, en raison du refus continu des agriculteurs de cultiver ce produit.

Toujours selon l'UTAP, des négociations sont encore possibles avec les industriels au cas par cas et selon leur volonté réelle et sérieuse de régler leur situation avec les agriculteurs.

I. B. (avec Tap).