economie 8 14L'Association tunisienne des économistes (Asectu) et l'Ordre des experts comptables de Tunisie (OECT) viennent de tirer l'alarme: il faut sauver l'économie tunisienne, qui traverse sa plus grave crise depuis 25 ans.

 

Dans un communiqué publié dimanche, l'Asectu a appelé toutes les forces politiques, les partenaires sociaux et la société civile à prendre conscience de leurs responsabilités face à la gravité de la situation économique actuelle du pays.

Menace d'une crise des paiements extérieurs

«Suite aux graves évènements qui ont secoué la scène politique nationale au cours de ces derniers jours, le pays ne peut supporter une telle situation au risque d'être rapidement engagé dans une crise des paiements extérieurs avec comme conséquences, une grave dépréciation du dinar, des difficultés d'importer les biens nécessaires, une forte tension inflationniste et un risque de défaut de paiement de la dette», précise l'association.

Le communiqué met également l'accent sur la nécessité de «prendre toutes les mesures urgentes nécessaires afin de parvenir à un consensus politique, restaurer la confiance et faire face au terrorisme, conditions nécessaires pour garantir la reprise économique».

L'OECT a publié, lundi, un communiqué, où il lance, à son tour, un «appel urgent et pressant» aux décideurs, à toutes les instances responsables et à toutes les parties influentes pour «faire preuve de responsabilité et faire prévaloir l'intérêt national, en vue de parvenir à des solutions adaptées, le plus rapidement possible, pour sauver le pays du marasme économique qui menace la paix sociale».

L'Ordre des experts comptables met également en garde contre la situation critique actuelle qui exige des institutions de l'Etat, de la famille politique et de la société civile de la retenue et recommande d'«éviter l'escalade et tout ce qui est de nature à conduire la société tunisienne à la division». Il souligne, par ailleurs, la nécessité d'adopter le dialogue et le consensus sur les différentes questions d'actualité, notamment «un accord sur un calendrier et sur une feuille de route claire et précise, en vue de parachever le processus de transition démocratique qui doit aboutir à des élections crédibles et transparentes».

Révision du budget de l'Etat pour 2013

L'Ordre des comptables ajoute que parmi ces questions, il y a, aussi, la révision du budget de l'Etat pour l'année 2013, à la lumière des nouvelles données, et le rétablissement des équilibres financiers et économiques, ce qui exige la garantie de la sécurité et de la stabilité nécessaires à la relance de la machine économique.

Le communiqué préconise aussi l'établissement d'une feuille de route économique basée sur une politique de rigueur, et qui évite «les promesses qu'il n'est pas possible de satisfaire, au cours de cette période transitoire».

L'Ordre des experts comptables insiste, en outre, sur le nécessaire «report des réformes structurelles (fiscalité, investissement et autres), jusqu'à l'achèvement de la feuille de route, et l'adoption de mesures exécutoires urgentes pour le rétablissement de la confiance du marché tunisien en lui injectant les ressources nécessaires et, surtout, le rétablissement du rythme de la productivité qui s'est dégradée d'une manière remarquable, avec l'inflation et la multiplication des grèves».

I. B. (avec Tap).