oci tourisme 8 5L'Organisation de la conférence islamique (OCI) tient sa 2e foire du tourisme en Tunisie, avec la participation attendue de 60 pays. Que peut-on sérieusement en attendre?

La 2e édition de la foire du tourisme des Etats membres de l'Organisation de la conférence islamique (OCI) se tiendra en Tunisie, du 23 au 26 avril 2014, au Parc des Expositions du Kram, au nord de Tunis, conjointement avec le 20e Marché international du tourisme (MIT), et sous le patronage du ministère tunisien du Tourisme.

La convention portant organisation de cette manifestation a été signée, lundi matin, au siège du ministère du Tourisme par Hassen Ghnia, chef du cabinet du ministre du Tourisme, Hassen Akhzaene, directeur général du Centre islamique de développement commercial, et Afif Kchouk, directeur général de la société tunisienne Marketing Advertising & Publishing (MAP), chargée de l'organisation de cette foire.

Plus de 60 pays sont attendus à ce salon qui se donne pour mission de consolider le tourisme entre les membres de l'OCI et de contribuer à l'essor économique des pays islamiques.

Selon ses initiateurs, le salon sera placé sous le signe de «la civilisation et la modernité» et sera ouvert aux pays membres avec leurs structures publiques et privées, aux pays ayant le statut de membres observateurs au sein de l'OCI, ainsi qu'aux compagnies aériennes et aux entreprises touristiques privées implantées dans les pays islamiques.

On doit, bien sûr, se féliciter de cette initiative qui pourrait avoir des retombées sur le tourisme tunisien, en attirant éventuellement des clients des pays islamiques. Reste, cependant, un problème de taille : le tourisme tunisien, de type balnéaire et de masse, est plutôt adapté aux besoins des clients européens. Il est historiquement tourné vers les marchés nord-méditerranéens. Pour pouvoir s'ouvrir à une clientèle saoudite, émiratie ou iranienne, comme l'espèrent certains responsables, le tourisme tunisien doit s'adapter voire développer de nouveaux produits ciblant cette clientèle. Ce qui demandera au moins une dizaine d'années. Reste aussi une question : cette mutation, si tant est qu'elle puisse être envisagée, est-elle souhaitable?

En d'autres termes, au-delà de l'effet d'annonce, le tourisme tunisien n'attendra pas grand-chose de l'organisation 2e foire du tourisme de l'OCI.

I. B.