stb 5 3«L'opération d'audit des 3 banques publiques (BH, BNA et STB), devant démarrer très prochainement, sera le début d'un processus de réforme bancaire, qui générera entre 17 et 20 milliards de dinars de crédits supplémentaires, qui seront injectés dans l'économie, au cours des 10 prochaines années et bénéficieront, essentiellement, au secteur privé».

C'est ce qu'a indiqué, mardi, Laurent Gonnet, spécialiste en chef du secteur financier, à la Banque Mondiale, au cours d'un point de presse au siège de son institution, à Tunis.

L'expert a avancé que cette réforme permettra, aussi, de porter le taux de pénétration des (ou d'accès aux) crédits de 72% à 90%, ce qui est en mesure de favoriser une croissance supplémentaire au pays.

«Le potentiel du secteur financier tunisien n'est pas, encore, atteint», a estimé M. Gonnet, ajoutant que cette opération d'audit, qui s'étalera sur une période de 8 mois, permettra d'établir un diagnostic clair des défaillances des banques publiques. Ce sera alors à l'Etat de jouer «le rôle de médecin» et de choisir la meilleure réforme à mettre en place.

Plusieurs possibilités se présentent, selon lui, au gouvernement : soit transformer ces trois banques publiques en banques de développement, soit les liquider, soit mettre à leur tête des équipes d'experts privés pour améliorer leur gestion, ou encore céder une part de ces banques à des actionnaires stratégiques.

D'après l'expert de la BM, le choix de la réforme à adopter est tributaire à la fois de considérations politiques et économiques.

Il a fait état de plusieurs problèmes dont souffrent les banques tunisiennes, à savoir la mauvaise gestion, le manque d'innovation au niveau des produits proposés, l'absence d'une approche prudentielle en matière de créances douteuses qui sont très élevées, un taux de provisionnement bas...

Autre chiffre inquiétant indiqué par l'expert de la BM : le taux de garantie bancaire en Tunisie s'élève à 177%, le plus élevé dans la région.

I. B. (avec Tap).