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dar hi 7 1Les responsables de l'hôtel Dar Hi, à Nefta, annoncent la fermeture de leur établissement à partir d'aujourd'hui, la mise en sommeil leur société et le licenciement de leur personnel constitué d'une quinzaine de personnes.

 

Dans un communiqué diffusé lundi, Ali Patrick El Ouarghi et Philippe Chapelet, promoteurs de cet hôtel de luxe, expliquent leur décision par les difficultés rencontrées depuis l'ouverture de l'hôtel il y a deux ans et demi, et notamment avec l'administration tunisienne. «Nous-nous sentons abandonnés par les autorités tunisiennes», disent-ils. Et ils expliquent : «Notre Hôtel Dar Hi à Nefta, ouvert en décembre 2010, mois de la révolution tunisienne, a vécu et subi depuis 3 ans une situation économique et touristique catastrophique. Nous avons malgré tout réussi à relever le défi et rester ouvert en conservant et payant tout notre personnel (une quinzaine de personnes) durant cette période.»

Le Dar Hi est l'une des seules unités hôtelières qui résiste dans le sud tunisien malgré un contexte inquiétant. Et cela, alors que des événements réguliers viennent handicaper notre commercialisation.

L'établissement, qui fait vivre un nombre important de familles, d'artisans, de fournisseurs, de professionnels du tourisme de Nefta et de sa région, est devenu un symbole et un exemple du renouveau du tourisme tunisien. Et la presse mondiale s'en fait l'écho très régulièrement (New York Times, The Guardian, Libération, etc.)

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Une vitrine du tourisme de luxe tunisien.

Or, depuis quelques mois, ses promoteurs affirment subir une pression de la Steg, qu'ils disent comprendre par principe, mais qui devient «intolérable et insupportable» pour une exploitation sereine de l'établissement.

Dar Hi, qui a un retard de paiement avec la Steg, comme la plupart des sociétés en Tunisie, a établi un échéancier qu'il essaie de respecter «même si cela n'est pas toujours possible.» Reste que les discussions avec la Steg de Nefta pour trouver des solutions pérennes semblent vaines.

«Nous ne pouvons et ne voulons plus subir de chantage de la part de la Steg qui nous menace de coupure depuis des mois et qui a mis sa menace à exécution à 2 reprises alors même que des clients étrangers et souvent de prestige étaient dans notre hôtel. Cela est intolérable!», s'indignent les promoteurs de Dar Hi.

MM. El Ouarghi et Chapelet affirment, par ailleurs, que leurs difficultés viennent aussi du fait que l'Etat tunisien doit leur verser une somme d'argent considérable (subvention, Ontt, TVA), et ceci depuis l'ouverture en décembre 2010. «Il est donc d'autant plus étonnant que nous ayons à subir ce genre d'ultimatum de la part d'une entreprise qui relève de l'État», déplorent-ils.

De façon générale, et selon leurs dires, leurs partenaires locaux, banquiers, ministère du Tourisme et les autres administrations (Steg, Sonede, Cnss, etc.) ne leur simplifient pas vraiment la tâche.

Conséquence : ce formidable projet qu'ils ont mené à bien et qui était aussi pour eux une forme d'investissement pour promouvoir le renouveau du tourisme tunisien, est aujourd'hui contraint aujourd'hui de mettre la clé sous le paillasson.

I. B.