Près de 2,4 millions touristes sont entrés en Tunisie, du 1er janvier au 20 juin, soit une hausse de 3,4% par rapport à la même période de 2012. Mais les touristes français se font désirer...

Les recettes touristiques ont augmenté, par conséquent, de 0,2%, durant la période indiquée, atteignant 1.200 millions de dinars (MD) pour 10 millions de nuitées.

Par pays, le nombre des britanniques ayant visité la Tunisie (jusqu'au 20 juin) a augmenté de 27% par rapport à 2012. Le ministère du Tourisme relève une hausse notable des touristes provenant d'Allemagne et de Russie, mais un net recul des touristes français, principal marché du tourisme tunisien.

Lors d'une rencontre avec la presse, vendredi, au Palais du gouvernement à la Kasbah, le ministre du Tourisme, Jamel Gamra a estimé que les indicateurs touristiques enregistrés au cours du 1er semestre de l'année (1er janvier -20 juin), «même s'ils n'ont pas atteint le niveau souhaité, ont permis de combler la récession qui a marqué les 4 premiers mois de cette année».

Cette récession est due aux affrontements et violences ayant marqué cette période, avec les démonstrations de force des salafistes jihadistes, même (et surtout) dans les stations touristiques de Hammamet et Sousse, ainsi qu'àl'assassinat du leader de gauche Chokri Belaïd, qui a beaucoup affecté l'image de la Tunisie, pays pacifique, ouvert et tolérant.

Mais cela, bien sûr, le ministre ne le dit : il se contente de débiter des chiffres froids, sans essayer de les expliquer.

Grand optimiste devant l'Eternel, M. Gamra estime que la visite attendue, la semaine prochaine, du président français, François Hollande en Tunisie, en compagnie du ministre français du Tourisme, «va jouer un rôle promotionnel pour la destination tunisienne auprès du marché français, surtout que le nombre de touristes français est en régression». «Nous comptons beaucoup sur les réservations de last minute concernant le marché français», a affirmé, en outre, le ministre du Tourisme.

Evoquant le projet du Code du tourisme, M. Gamra a fait valoir que ce dernier est de nature à permettre de définir les responsabilités et de réglementer l'interaction entre les différents intervenants du secteur afin d'éviter l'incohérence dans l'activité touristique et de résoudre les problèmes qu'elle endure.

Le ministre a évoqué aussi le sujet de l'endettement du secteur touristique, faisant savoir qu'il y a une intention de créer une Société de gestion des actifs, sur proposition de la Banque centrale de Tunisie (Bct) en collaboration avec la Banque Mondiale (BM). Cette société se chargera de trouver des solutions adéquates pour résoudre les problèmes de l'endettement des unités hôtelières, a-t-il dit.

A ce propos, des voix s'élèvent, au sein de la profession, pour exiger que la cession des hôtels en difficulté soit effectuée au profit des investisseurs locaux. Les professionnels redoutent une cession du bloc entier à un investisseur étranger, qatari ou autre.

I. B. (avec Tap).