internet haut debt 6 15Les services Internet haut débit en Tunisie coûtent cher au consommateur tunisien et demeurent assez limités, a estimé Carlo-Mario Rossotto, expert de la Banque mondiale (BM).

Des pays de l'Europe de l'Est tels que La Lituanie et la Roumanie qui étaient, pourtant, au même niveau de développement, en matière d'infrastructures des Tic, que Tunisie, au début des années 90, offrent actuellement des services Internet de haute qualité et à faible coût comparés à ceux de la Tunisie, a-t-il ajouté, lors d'une table ronde organisée jeudi, à Tunis, par la BM sur «les réformes du secteur des Tic en Tunisie».

Renforcer la concurrence

L'expert a expliqué cette évolution par la libéralisation «agressive» des services et la politique d'ouverture à la concurrence entreprises par ces pays, vers la fin des années 90, «chose que la Tunisie n'a pas accomplie», a-t-il dit, alors qu'elle a toujours figuré, même au temps de la dictature de Ben Ali, au nombre des leaders de la région Moyen-Orient / Afrique du Nord (Mena) en matière de promotion des Tic.

Chaque pays de l'Europe de l'Est dispose, actuellement, de 10 opérateurs au moins, tandis que ce nombre varie de 2 à 3 opérateurs, en moyenne, dans la région Mena.

La Tunisie, pour sa part, compte actuellement 3 opérateurs de téléphonie fixe et mobile (Tunisie Télécom, Tunisiana et Orange).

M. Rossotto a indiqué, dans ce cadre, que le développement du haut débit constitue l'un des moteurs de croissance économique pour un pays, arguant que 10% de croissance de la pénétration de la large bande se traduit par une hausse de 1,38% du Pib.

L'expert de la Banque Mondiale a constaté également que les pauvres en Tunisie n'ont pas les moyens financiers d'accéder aux services Internet, relevant qu'ils doivent dépenser, en moyenne, 44% de leurs revenus pour accéder aux services Internet mobile et 41,09% aux services du Fixe. Ces taux sont de l'ordre de 32,11% (mobile) et 29,03% (fixe) pour le Maroc, et 12,55% (mobile) et 24,25%( fixe) pour la Jordanie.

Lancer le très haut débit

L'expert a recommandé, dans ce cadre, de mener des réformes à même de libéraliser le secteur des Tic et d'optimiser l'exploitation des infrastructures alternatives (réseaux de fibre optique) disponibles auprès de la Société tunisienne de l'électricité et du gaz (Steg) et de la Société nationale des chemins de fer tunisiens (Sncft).

Tout en reconnaissant que la Tunisie a avancé, en matière de développement des Tic, Claude de Jacquelot, expert en politique d'infrastructure, a, pour sa part, suggéré d'étendre la couverture de la large bande à toute la Tunisie, voire d'y lancer le très haut débit. Il a indiqué, à ce propos, que le gouvernement tunisien vient de lancer une étude sur la politique de l'ultra large bande, avec l'aide technique et financière de la BM et la Banque islamique de développement (Bid).

De son côté, le représentant de l'Instance nationale des télécommunications (INT) Abdelkarim Ben Ali, a passé en revue les réformes engagées dans le secteur des Tic, dont celle du 12 avril 2013 visant, notamment, la promotion de la concurrence dans le secteur des Tic et l'abolition du monopole de l'Agence tunisienne d'Internet (Ati), en plus des réformes liées aux noms de domaines et l'accès à la station d'atterrissement des câbles sous marins.

Il a fait savoir que l'INT se penche actuellement sur des dossiers relatifs aux services universels d'Internet, la portabilité des numéros fixe et mobile et la lutte contre le fléau du By Pass (numéros frauduleux).

I. B. (avec Tap).