chedli ayari 6 14Les participants aux Journées de la Finance islamique, organisées par la Banque Zitouna, ont souligné la nécessité de doter cette industrie du cadre réglementaire, des normes de contrôle et des règles de bonne comptabilité.

Chedli Ayari, gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), a souligné la nécessité d'adopter une politique transparente en matière de déclaration financière pour réussir l'industrie bancaire en Tunisie.

Intégrer la finance islamique dans le système financier national

M. Ayari, qui intervenait jeudi à une conférence sur «les expériences des banques centrales en matière de contrôle et de supervision des banques islamiques», organisée en marge des 1ères Journées de la Banque islamique, organisées par la Banque Zitouna, à l'occasion de son 3e anniversaire, a déclaré que «l'efficacité du contrôle des banques islamiques restent tributaire de sa bonne application». Cela exige, a-t-il dit, l'engagement de contrôleurs compétents et connaisseurs du domaine, capables d'encadrer par les techniques disponibles et de valoriser les spécificités des produits bancaires islamiques et de mieux contrôler les risques inhérents.

M. Ayari estime que «l'établissement d'un cadre règlementaire et de contrôle des institutions financières islamiques reste parmi les enjeux majeurs de l'intégration de la finance islamique dans le système financier actuel, sans engendrer une segmentation qui risque de déranger l'équilibre structurel du secteur».

Le responsable de l'Institut d'émission a affirmé la volonté de la Bct de mettre en place un cadre de contrôle exhaustif pour tout le système financier en s'appuyant sur les expériences réussies dans ce domaine.

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Ali Lârayedh, chef du gouvernement provisoire.

M. Ayari a estimé aussi que la garantie de la sécurité des institutions spécialisées dans la finance islamique nécessite l'adoption de règles et de normes de gestion prudente, en tenant compte de la nature de cette finance, surtout dans les domaines de la gestion de la liquidité, de la solvabilité financière, de la couverture des risques, de la gouvernance, de la prévention interne et des autres normes qui font terrain commun avec les banques classiques.

Renforcer la présence des banques islamiques en Tunisie

Ali Lârayedh, chef du gouvernement provisoire, qui intervenait à la même conférence, a évoqué, de son côté, l'ouverture de la Tunisie aux instruments de l'industrie de la finance islamique, précisant que le pays œuvre pour préparer un terrain favorable et un cadre règlementaire adapté à ce type de finance.

Il a ajouté que l'objectif recherché est de renforcer la présence des banques islamiques en Tunisie, à travers l'ouverture de la voie à l'installation de nouvelles institutions bancaires pratiquant cette activité. Il s'agit, en aval, de répondre aux demandes des investissements étrangers et de les valoriser, compte tenu des opportunités offertes par les institutions de la finance islamique en matière d'attraction de l'épargne et du financement de l'économie.

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Cheikh Saleh Kamel, président du conseil d'administration de Dallah Al-Baraka.

Le président de la Banque islamique de développement (Bid), Ahmed Mohamed Ali, a souligné, de son côté, le besoin des banques islamiques de législations et de lois régissant leurs activités, mettant l'accent sur la nécessité d'instaurer des normes et des règles de bonne comptabilité.

Le président du conseil d'administration de Dallah Al-Baraka, Saleh Abdallah Kamel, a mis en exergue le besoin de l'industrie de la finance islamique aux banques centrales. Il a insisté sur la nécessité de «gérer les fonds des particuliers comme étant des investissements et non comme étant des dépôts».

I. B. (avec Tap).