jalloul ayed 5 31«L'Etat tunisien dépense, aujourd'hui, beaucoup plus pour la compensation que pour l'investissement», a déploré Jaloul Ayed, ancien ministre tunisien des Finances, dans son intervention au 4e Forum Euromed-Capital, jeudi et vendredi, à Gammarth.

 

Tout en indiquant que pour créer des emplois et relever ce défi majeur auquel fait face le pays, qui compte 800.000 chômeurs, le vice-président de l'Association Euromed-Capital a ajouté qu'il n'y a d'autre solution que la promotion des investissements privés. Car l'Etat ne peut, à lui seul, créer des emplois et booster la croissance sans l'aide d'un secteur privé solide et de nouvelles structures de financement, notamment des fonds qui investissent avec les promoteurs privés. Le rôle de l'Etat, a-t-il ajouté, doit être repensé dans le sens de plus d'intelligence, voire un Etat propulseur et accompagnateur qui «garde la haute main», mais qui «aide le citoyen à s'aider lui même».

En Tunisie, les TPE (très petites entreprises de 1 à 2 employés) représentent 90% des entreprises (environ 327.000) et offrent 33 à 43% d'emplois. Les PME représentent, quant à elles, 97% du tissu entrepreneurial et emploient 40% de la main d'œuvre, alors que le secteur bancaire n'accorde que 14% des crédits à ces PME, a indiqué M. Ayed.

«C'est une aberration!», s'est-il exclamé. Si le secteur bancaire n'accompagne pas convenablement ces entreprises, l'Etat doit agir pour mettre en place des structures «intelligentes» et une stratégie spécifique, «qui n'existe pas pour les TPE», et initier des réformes, notamment, dans les secteurs de la micro-finance et la micro-assurance.

«Ces réformes pourraient apporter des solutions et intégrer les TPE dans le secteur formel, les protéger et préserver les droits de leurs employés», a-t-il dit.

I. B. (avec Tap).