moodys 5 30Moody's vient de rabaisser de nouveau la note souveraine de la Tunisie en raison de l'incertitude politique dans le pays, de la fragilité de ses banques publiques sous-capitalisées et des pressions externes sur sa balance des paiements.

Selon un communiqué publié par Reuters dans la soirée de mercredi, l'agence de notation internationale Moody's Investors Service abaisse la note souveraine de la Tunisie de Ba1 à Ba2, justifiant ce rating par l'incertitude politique qui règne dans le pays, la fragilité des banques publiques sous-capitalisées et les fortes pressions externes subies par la balance des paiements.

L'agence de notation annonce également qu'un nouvel abaissement reste encore possible.

«Bien que la tension ait baissé, depuis l'assassinat de Chokri Belaïd et la chute du gouvernement du Premier ministre Hamadi Jébali, en févier dernier, le risque d'une détérioration de l'instabilité politique demeure élevé», explique le communiqué de Moody's.

Le gouvernement d'Ali Lârayedh, selon Moody's, se trouve aujourd'hui confronté à l'épineuse question de la montée en puissance des extrémistes salafistes qui revendiquent un rôle plus important de la religion dans le pays et font craindre à la société tunisienne «une régression des libertés individuelles et des droits de la femme et représentent une sérieuse menace à la construction démocratique en Tunisie».

Moody's n'est, hélas, pas la seule agence de notation internationale à asséner, depuis un an et demi, pareilles mauvaises nouvelles à la Tunisie.

Le 19 février dernier, Standard & Poor's avait déjà abaissé d'un cran la note souveraine de la Tunisie à BB-, avec une perspective négative et, le 12 décembre 2012, Fitch Ratings avait également dégradé la note du pays en devises étrangères à BB+, toujours en raison de l'instabilité politique dans le pays.

La chute libre continuerait, donc. L'interminable succession des mauvaises performances de l'économie tunisienne et les doutes qui planent sur l'avenir, et tous ses termes, ne sont pas faits pour redonner confiance aux investisseurs étrangers et nationaux, ni aux bailleurs de fonds, dont la Tunisie a grandement besoin.

Il n'y a que M. Lârayedh, le parti Ennahdha et ses alliés qui continuent de croire que tout va bien en Tunisie.

M. Chahla