Le dernier rapport de la BCT contient des indicateurs inquiétants, a estimé l'ex-gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (Bct), Mustapha Kamel Nabli, dans une intervention, mardi matin, sur Express FM.

Le rapport de la Bct, publié lundi, à l'issue de la réunion de son conseil d'administration, parle en effet de repli des activités dans l'agriculture, les industries manufacturières et le tourisme, de contraction des réserves en devises, de persistance de l'inflation et de la tension sur le dinar, qui poursuit son inexorable glissement...

Le rapport émet, par ailleurs, des doutes sur la possibilité de réaliser l'objectif de 4% de taux de croissance à la fin de l'année en cours, prévu par le gouvernement. Alors que l'économie tunisienne a besoin d'une croissance autrement plus substantielle (7 à 8%) pour espérer résorber une partie du chômage qui touche plus de 17% de la population active.

Selon M. Nabli, la régression actuelle de l'économie tunisienne s'explique par les désordres sécuritaires, qui risquent d'avoir un impact négatif aussi bien sur le plan économique que sur le processus de transition économique. D'autant que, selon lui, les aspects politique et économique sont interdépendants.

Revenant sur le dernier rapport de la Bct, M. Nabli a déclaré qu'il contient des indicateurs qui sonnent l'alarme, comme l'aggravation du déficit de la balance des payements et la hausse du taux d'inflation.

Il a également fait remarquer un changement de ton dans le rapport de la Bct, qui pose une série d'interrogations traduisant la perplexité des responsables de l'institut d'émission face à la gravité de la situation économique.

I. B.