fmi 5 24Les interventions des députés en séance plénière, jeudi, avec le ministre des Finances Elyes Fakhfakh, à l'Assemblée nationale constituante (ANC), dénotent la mauvaise réputation de cette institution auprès des dirigeants politiques tunisiens.

La séance était consacrée aux réformes structurelles que le Fonds monétaire international (FMI) pourrait exiger de la Tunisie, en contrepartie de l'octroi d'un prêt de précaution à titre de garantie d'une valeur de 2,7 millions de dinars,

Sadok Chourou, député d'Ennahdha, a considéré que «l'emprunt auprès du FMI, coïncide avec les appels à lutter contre la mouvance Ansar Al-Chariâ, en Tunisie», rappelant que «le FMI a une longue histoire avec la Tunisie, dans ce domaine, puisqu'il avait demandé, à l'ancien régime, en contrepartie de prêts accordés, l'exclusion d'Ennahdha de la scène politique en Tunisie.»

Son collègue Mourad Amdouni a souligné, de son côté, que «le FMI intervient dans les politiques économiques des pays emprunteurs en imposant des réformes structurelles et la privatisation de plusieurs secteurs publics».

Pour sa part, Selma Mabrouk a souligné que le crédit à titre de précaution du FMI sera conditionné, tandis que le constituant Mongi Rahoui a affirmé que «les réformes imposées ne reflètent pas les objectifs de la révolution et que les conditions de remboursement du crédit sont coûteuses et peuvent mener la Tunisie à la faillite».

Abderrazak Khallouli a recommandé de recourir à «un référendum auprès du peuple pour décider de l'obtention ou non du crédit». Le FMI, a-t-il ajouté, «surveille de près toutes les transitions démocratiques dans le monde arabe, soulignant que l'obtention du crédit auprès du FMI paralysera la transition démocratique».

Souad Abderrahim a mis en garde, de son côté, contre «l'introduction de mesures au niveau de la caisse de compensation qui ne soient pas en faveur des catégories démunies», ajoutant que «les craintes exprimées à cause de cet emprunt sont normales».

Mohamed El Hamdi a appelé à identifier d'autres alternatives pour obtenir des crédits, soulignant que la Malaisie a pu édifier son économie en dépit de son refus de se plier aux conditions du FMI.

Le constituant Fadhel Moussa a indiqué que la Tunisie a besoin de cet emprunt et qu'elle a obtenu auparavant d'autres crédits, appelant à clarifier la question d'audit des banques publiques que le gouvernement compte effectuer.

I. B. (avec Tap).