Selon le chef du gouvernement provisoire, Ali Lârayedh, les transferts des Tunisiens résidant à l'étranger n'ont cessé de s'accroître au cours des trois dernières années. Ce qui est une contre-vérité...

M. Lârayedh, qui intervenait, dimanche, à l'ouverture de la conférence internationale sur «la mobilisation des compétences émigrées pour le développement des pays d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient», organisée par le Fonds des Nations Unies pour la population (Fnuap) et l'Organisation de la coopération et du développement économique (Ocde), a indiqué que les transferts des Tunisiens expatriés a atteint en 2012 un peu plus de 2.500 millions de dinars (MD), soit une augmentation de 400 millions par rapport à 2011.

Ces chiffres ne sont pas faux, mais la démonstration pèche par omission. Car la comparaison avec 2011 n'est pas pertinente:  car c'était la première année après la révolution et qui s'est caractérisée par une grande insécurité et des désordres dans toutes les régions.

La comparaison, la vraie, et la seule pertinente, aurait dû être faite avec les chiffres de 2010. Et là, le bilan du premier gouvernement nahdhaoui, présidé par Hamadi Jebali, apparaît plutôt mitigé.

En effet, les transferts globaux des Tunisiens à l'étranger ont représenté, en 2010, 2.904 MD, selon la Banque centrale de Tunisie, soit 400 millions de plus qu'en 2012 !!

On ne peut donc pas dire, comme le fait le chef du gouvernement provisoire, avec une évidente volonté de tromper l'opinion tunisienne, que les transferts des Tunisiens à l'étranger n'ont cessé d'augmenter au cours des trois dernières années.

I. B.