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Orange Tunisie a organisé, dimanche, au Théâtre municipal de Tunis, une soirée de mécénat au profit du village Bir Salah (Sfax). Chant, musique, humour et découvertes: la solidarité rime avec joie et bonheur...

Par Zohra Abid

Les invités ont passé une agréable soirée en compagnie d'un panel de jeunes artistes comme Selma et Sallema, deux jumelles de 20 ans, l'une au ûd (et qui, avec sa douce et chaleureuse voix, a montré qu'elle a plus d'une corde à son arc) et l'autre à la guitare (qui sait mêler notes orientales et jazz-blues), la chorale «Orange Chante» a surpris et séduit l'assistance), ou encore la star montante, Emel Mathlouthi, chanteuse (et auteur compositeur) qui, elle aussi, a brillé, ce soir-là, de mille feux.

La soirée a été agrémentée d'une pincée d'humour avec le comédien Nidhal Saâdi, qui a animé la soirée avec une gouaille franco-arabe. Et, surtout, la star du théâtre et de la télévision, Kamel Touati, dans un sketch inédit et qui a plié en deux (et, peut-être même en quatre) un public au rire généreux.

Didier Charvet présente l'opération de mécénat d'Orange Tunisie à Bir Salah.

Donner un peu de soi

La soirée, on a failli presque l'oublier, a été organisée par Orange Tunisie, en partenariat avec la Fondation Orange et l'association Ajmi Toumi, pour venir en aide aux 5.000 habitants du village Bir Salah, dont 10% sont des personnes handicapées. Et c'est le directeur général de l'entreprise, Didier Charvet, qui a mis la soirée dans son cadre, en rappelant qu'Orange Tunisie ne cesse de cultiver un esprit de mécénat en impliquant souvent son personnel dans les actions et projets de solidarité.

«Il s'agit d'un projet qui touche à la santé, à l'éducation et à la formation et qui va rendre le sourire à tout un village», a lancé le présentateur Nidhal Saâdi, un jeune de chez nous qui a fait des études en management en France et qui a trouvé sa voie dans l'humour. Un nom à retenir.

La Chorale d'Orange interprète un bouquet de chants fleurant bien le terroir.

Mireille Levan, présidente de la Fondation Orange a, de son côté, passé en revue les divers projets menés dans 30 pays à travers le monde. En 2012, la Fondation, selon elle, a versé 22 millions d'euros d'aide et soutenu 585 projets. «En plus de la mise en place des projets, nous continuons à faire de l'accompagnement», a-t-elle précisé.

Selma et Sallema: les découvertes de la soirée.

Un puits au cœur du village

Aux côtés de Mme Levan, Sara, fille du défunt Ajmi Toumi – qui a fondé il y a 10 ans l'association de développement portant aujourd'hui son nom –, a expliqué, qu'après la mort de son père, elle a pris la relève à la tête de l'association et poursuivi l'œuvre paternelle. Sara Toumi a donné un aperçu sur les difficultés que vivent au quotidien les habitants du village Bir Salah, situé à seulement une quarantaine de km de Sfax.

La Chorale d'Orange chaudement applaudie.

Les Tunisiens se rappellent certainement des sit-in de protestation observés par les habitants de ce village, durant les étés 2011 et 2012, à cause du manque de l'eau potable. Il s'agit d'un village qui manque de tout. Tout est délabré : l'école, le dispensaire, les équipements collectifs... Les enfants sont privés de divertissement et le village semble coupé du nouveau monde.

«Grâce au soutien de la Fondation Orange et Orange Tunisie, l'école de Bir Salah sera reconstruite et pas moins de 345 élèves et 331 collégiens vont bénéficier de plusieurs avantages. 61 PC et 99 tablettes seront mis à leur disposition. Le dispensaire sera rénové et une autre salle sera ajoutée... La formation des femmes rurales est aussi au programme, ainsi que la formation des diplômés et autres jeunes dans le domaine de la communication. Les 10% de la population touchés par l'autisme auront eux aussi leur part avec une scolarisation et une formation adaptées... Et pour empêcher la désertification, nous avons déjà planté 500 acacias... Un puits sera creusé au cœur du village, c'est très important», a annoncé Sara Toumi, très émue mais heureuse.

Kamel Touati dans un sketch bien actuel: le provisoire qui dure.

Les attractions de la soirée

Raconter un tel projet, qui en appelle au cœur, lors d'une soirée aussi conviviale et festive, avait quelque chose de magique.

Deux petits bouts de femmes, qui se ressemblent comme deux gouttes d'eau – et pour cause : elles sont jumelles – ont fait don de leurs douces mélodies. Toutes deux ont fêté leurs vingt ans en septembre dernier. Sellama, à la guitare, et Selma, au ûd, sont originaires de Tébourba (nord de Tunis). L'une est à sa 2e année pharmacie à Monastir et l'autre fait des études en 2e année médecine à Tunis. Toutes deux ont passé 9 ans au conservatoire de Riadh Fehri à Sidi Bou Saïd où elles ont «beaucoup appris», ont-elles dit à Kapitalis. Toutes deux ont séduit les présents par leur talent et ont eu droit aux applaudissements d'un public séduit par leur talent.

La chorale «Orange chante», dirigée par Ridha Ben Mansour et accompagnée par la troupe musicale du conservatoire Riadh Fehri, a repris des chants du terroir et émerveillé à leur tour l'assistance.

Kamel Touati a fait son entrée sous les applaudissements du public. Un petit quart d'heure de rires à gorge déployée, et ça fait du bien, vraiment du bien. Merci l'artiste.

Emel Mathlouthi: l'amazone qui met le feu àla scène du théâtre municipal de Tunis.

Ce fut ensuite le tour de Nidhal Saâdi, qui a remis sa casquette d'humoriste, pour raconter ses aventures décapantes avec ses ex-copines. Ah les femmes! L'humour pardonne les quelques écarts machistes qui auraient fait rebondir les féministes endurcies. Il y a eu du rire dans la Bonbonnière. Des éclats.

Le clou de la soirée, c'était Emel Methlouthi, présentée comme «l'égérie de la révolution». Ce soir-là, Emel (31 ans) a excellé. Comme une amazone, cheveux noirs lâchés, regard de braise, elle était la déesse sur scène, de la scène. Son art à elle, c'est du chant engagé, c'est du trip hop oriental, dans un emballage de World Music.

Pour finir la soirée mécène, Orange Tunisie a offert à ses invités un cocktail dinatoire. Mais avant de rentrer, chacun a eu le plaisir de faire sa petite donation au profit de l'association Ajmi Toumi et du village Bir Salah. En contrepartie d'un CD signé Riadh Fehri. Ce dernier a mis à la disposition des organisateurs 500 DVD de ses spectacles musicaux, dont le fameux ''Tapis rouge'', le spectacle de clôture du Festival international de Carthage de 2009. C'était comme hier. Bravo, les artistes, bravo Orange et félicitations aux villageois de Bir Salah. Nous penserons toujours à eux...