Les installations de la Compagnie de phosphates de Gafsa (Cpg) ont repris à Metlaoui (centre-ouest), principal centre de production de ladite compagnie, après une interruption de plus d'un mois.

 

La reprise a concerné toutes les activités d'extraction, de raffinage et d'évacuation du minerai de phosphate. Ainsi que les opérations de chargement du minerai à Redeyef.

Selon le directeur général adjoint de la Cpg, Néjib Mrabet, les 8 mines à ciel ouvert (carrières) que compte le bassin minier de Gafsa ont repris un fonctionnement normal, à l'exception de celle de Mida-nord, près d'Oum Lârayes, où la production et le chargement sont encore bloqués.

Les unités de production de phosphate marchand dans le district de Métlaoui, qui comprend notamment les grandes carrières de Kef Eddour et Kef Echefaïer, fonctionnent normalement depuis le début de la semaine après la levée d'un sit-in de plus d'un mois de groupes de chômeurs dans les deux laveries de minerai situées à la sortie de la ville de Métlaoui en direction d'Oum Lârayes, a précisé M. Mrabet.

«Nous avons décidé de poursuivre notre sit-in d'une manière pacifique sans empêcher les ouvriers et cadres de la compagnie de travailler et sans séquestrer ni le matériel et les moyens de transport de la Cpg, des assurances nous ayant été données que notre situation et nos revendications seraient examinées», a déclaré de son côté l'un des participants au sit-in, cité par l'agence Tap.
Les installations industrielles du district de Métlaoui assurent à elles seules 60% de la production totale de la Cpg.

Selon un responsable de la Sncft à Gafsa, les opérations de chargement et d'acheminement du phosphate se poursuivaient normalement au départ de la plupart des centres de production du bassin minier à destination des complexes industriels du Groupe chimique tunisien (Gct) à Skhira, Mdhilla, Gabès et les terminaux maritimes. Il en est de même pour le minerai acheminé par voie ferroviaire de Redeyef.

Le directeur général de la Cpg a précisé que 12.000 tonnes de phosphates marchand ont été prélevées, mardi, du stock de la compagnie à Redeyef, faisant remarquer toutefois que la laverie de Redeyef est encore à l'arrêt faute d'approvisionnement en minerai à cause d'un sit-in au niveau de la seule voie reliant la carrière à la laverie.

Les activités phosphatières sont fortement perturbées depuis début 2011 par des mouvements sociaux, ce qui entraîné pour la seule Cpg des pertes estimées à 2.000 millions de dinars (MD) en 2011 et 2012 et une baisse de 70% de la production en comparaison avec les niveaux de 2010.

La Cpg est, depuis près d'un siècle, le principal employeur de toute la région. Rien qu'au cours des deux dernières années et afin de contribuer à l'effort national de résorption du chômage, elle a procédé à 9900 recrutements directs, mettant ainsi en danger ses équilibres financiers. L'ardeur des mouvements sociaux n'a pas baissé pour autant.

I. B. (avec Tap).