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L'agence de notation Fitch Ratings estime que le prêt du FMI pour la Tunisie constituera un important catalyseur, qui aidera notre pays à réussir sa seconde phase de transition.

Par Marwan Chahla

Le prêt stand-by (SBA) de 1,75 milliard de dollars auquel sont parvenus les autorités tunisiennes et le Fonds monétaire international (FMI), samedi dernier, pourrait représenter une véritable bouffée d'oxygène pour l'économie de la Tunisie, si le pays parvient à garantir sa stabilité politique. Bien plus, il servirait comme un important catalyseur pour d'autres soutiens internationaux, déclare aujourd'hui l'agence Fitch Ratings, citée par Reuters.

Une bouée de sauvetage

Fitch ajoute que cette bouée de sauvetage «permettra au pays de faire face à une autre année de transition politique, sous cette pression économique d'un double déficit lourd».

Fitch, se référant à l'annonce faite samedi par Christine Lagarde, la directrice générale du FMI, relève également que, comparée à l'Egypte qui rechigne encore à se plier à certaines conditions qui accompagnent habituellement les SBA du FMI, la Tunisie n'aura aucune difficulté à voir, à la mi-mai, sa requête satisfaite par l'institution financière internationale.
Seule, d'après Fitch, une menace subite à la stabilité politique pourrait compromettre la mise à exécution de cet accord.

Le gouvernement Lârayedh sait donc à quoi s'en tenir.

La main tendue du FMI – certes pas nécessairement totalement gratuite ou généreuse – dépend d'un ensemble de problèmes qu'il faudra résoudre dans les plus brefs délais: une constitution qui ne sort toujours pas du four de l'Assemblée nationale constituante (Anc), les dates des élections qui n'ont pas été fixées, des Ligues de la protection de la révolution (LPR) qui sèment le désordre, les wahabbisme et jihadisme rampants, l'assassinat de Chokri Belaïd qui reste sans réponse, des constituants assoiffés de prébendes, etc.

Bref, tous ces sur-places et détériorations ne sont pas faits pour plaire Mme Lagarde et autres gouvernements, institutions internationales et privées qui attendent, depuis plus de 18 mois, que le ciel tunisien se dégage un peu plus et qu'il y ait plus de visibilité et de crédibilité.