zakat 4 22Le Fonds de solidarité nationale (ou ''26-26'') était une bonne idée avant de devenir l'usine à cash de l'ancien dictateur Ben Ali. Le fonds de zakat (aumône), dont on nous rebat aujourd'hui les oreilles, ne risque-t-il pas de devenir le 26-26 d'Ennahdha?

Cette question n'effleure même pas l'esprit Habib Kallel, le secrétaire général de l'Association tunisienne de la zakat (ATZ), qui ne peut concevoir qu'une initiative fondée sur une prescription religieuse puisse être détournée par l'appétit des hommes et leur soif de pouvoir.

M. Kallel ne cesse, en effet, d'appeler à la création d'un fonds de zakat, car cela permettrait, selon lui, de créer des emplois au profit des chômeurs, via la création de micro-projets, et à aider les pauvres.

C'est ce qu'il a défendu de nouveau, dimanche à Sfax, à la clôture d'une série de cycles de formation portant sur la zakat pour les personnes et les sociétés, organisée par l'ATZ.

Des hommes de religion et des experts ont présenté, au cours de cette formation, des conférences sur l'«introduction générale à la zakat», «la comptabilité de la zakat des sociétés», «le métier de comptable de la zakat» et «les dispositions de fixation et d'évaluation de l'argent lié au commerce et à l'industrie, soumis à la zakat».

L'objectif de l'ATZ, créée en 2011 est d'être une référence scientifique et de sensibilisation de la zakat ainsi qu'une structure spécialisée dans la comptabilité de la zakat des entreprises et personnes.

L'association entend publier un «annuaire tunisien de la zakat» ainsi qu'un «annuaire du comptable de la zakat», destiné aux sociétés.

Donc, résumons : le fonds zakat préconisé par M. Kallel – et qui a déjà trouvé des défenseurs à l'Assemblée nationale constituante (Anc) dominée par le parti islamiste Ennahdha – aiderait à créer des emplois au profit des chômeurs, via la création de micro-projets, et à aider les pauvres. Ce serait aussi un outil de développement d'un mécanisme de la micro-finance.

C'est, exactement, à la virgule près, ce que disait Ben Ali et ses propagandistes pour vanter les mérites du 26-26 et contraindre les Tunisiens, personnes morales et physiques, à passer... par la caisse. Avec un changement notable: l'emballage, qui n'est plus patriotique mais religieux!  

I. B.