rabah jrad 4 13La compagnie aérienne publique tunisienne, souffre d'un sureffectif qui réduit énormément sa compétitivité et nuit à ses équilibres financiers. Seule solution : dégraisser le mammouth!

C'est ce qu'a annoncé le Pdg de la compagnie, Rabah Jrad, vendredi, en annonçant la décision de licencier, dans le cadre d'un plan d'«assainissement social», quelque 1.700 agents durant la période 2013-2014. Cette décision «a été adoptée par le conseil d'administration de la compagnie et par les autorités de tutelle, mais la partie syndicale n'a pas encore dévoilé sa position», a indiqué M. Jrad.

8.500 agents : une charge financière énorme

Cette décision, si elle est appliquée, ne manquerait pas d'alléger les charges financières de la compagnie, a estimé le responsable lors de la rencontre périodique avec les médias, vendredi, au Palais du gouvernement à la Kasbah.
Tunisair compte actuellement 8.500 agents, qui représentent une «charge financière énorme» par rapport à d'autres compagnies aériennes internationales, a souligné M. Jrad.

La compagnie a besoin de mobiliser, dans l'immédiat, 40 millions de dinars (MD) à travers des crédits auprès de la trésorerie de l'Etat, pour exécuter son programme d'assainissement, décidé par une commission technique et dont le coût est estimé à 300 MD.

L'objectif de la compagnie est de rééquilibrer sa situation financière, de renforcer sa compétitivité et de réviser sa stratégie générale (marketing, investissement, etc.).

La commission technique a décidé, également, de reporter le remboursement des dettes de la Société nationale de distribution de pétrole (Agil), pour l'achat de kérosène, et ceux de l'Office de l'aviation civile et des aéroports (Oaca) à un délais de trois mois, en attendant la vente de deux avions présidentielles.

L'année 2013 a démarré cahin-caha

Le premier responsable de Tunisair a mis l'accent, par ailleurs, sur les résultats enregistrés au cours du 1er trimestre 2013, faisant état de l'augmentation du nombre des voyageurs de 4,4% par rapport à 2012.

Il a reconnu, toutefois, que les troubles en Tunisie au début de cette année, notamment en février 2013, par allusion à l'assassinat du leader politique Chokri Belaïd, ont eu un impact négatif sur la compagnie. «Malgré une hausse de 10% durant la première semaine de février, on a fini par un résultat négatif au cours de la troisième semaine du même mois», a-t-il précisé.

En 2011, les pertes de Tunisair ont été estimées à 134 MD alors que celles prévues pour 2012 sont évaluées à 83 MD. Alors que l'année 2013 a démarré cahin-caha...

I. B. (avec Tap).