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Par sa grande diversité géologique, ses lois et intéressements fiscaux avancés, ses facilités d'exploitation et sa «relative stabilité», Tunisie attire les investisseurs étrangers dans le secteur de l'énergie. Avis d'un grand expert...

Par Marwan Chahla

Les apparences sont trompeuses: l'instabilité et l'insécurité en Tunisie ne semblent pas faire reculer les investisseurs étrangers dans le secteur de l'énergie.

Petits, moyens aussi bien que de gros investisseurs comme le britannique British Gas, le canadien African Hydrocarbons ou l'anglo-hollandais Shell, n'ont eu de cesse de «tâter le terrain».

Petit bassin deviendra grand

Aujourd'hui, ces multinationales prennent leur courage des deux mains et se bousculent même pour saisir les riches opportunités qu'offre le pays.

Dans une interview publiée cette semaine par le site ''Oilprice.com'', John Nelson, Pdg du géant canadien de l'exploration des hydrocarbures en Afrique (Africa Hydrocarbons Inc., NFK), un homme de terrain, qui a derrière lui une carrière de géologue de près de trois décennie, explique les raisons pour lesquelles la Tunisie peut, dans ce domaine, représenter un nouvel Eldorado.

''Oilprice'' rappelle que, jusqu'à une date très récente, la Tunisie a joué un rôle mineur et a été une destination de moindre importance dans un secteur africain énergétique (pétrole et gaz naturel) florissant. Les vents, selon ''Oilprice'', ont subitement changé: «par vagues d'offres répétées et séries d'abandons forcés, des opportunités nouvelles sont générées et de nouveaux acteurs peuvent entrer en jeu».

Des géants anglo-hollandais – Shell par exemple – n'ont pas hésité à saisir cette chance pour faire des incursions dans un marché qui a été, pendant de très longues décennies, le fief imprenable des compagnies pétrolières nationales européennes. Ainsi, pour la première fois dans l'histoire de ce secteur en Tunisie, des entreprises, autres que celles européennes, montrent une envie sérieuse d'investir et d'explorer les bassins tunisiens qui «peuvent prétendre à autant d'abondance et de facilités d'exploitation que des environnements avoisinants, comme la Libye, où la préparation du terrain de l'exploration et l'exploitation est très avancée».

La Tunisie, ajoute ''Oilprice'', suscite un vif intérêt chez les investisseurs potentiels, car la prospection et l'exploitation du Bassin pélagien montent en flèche et valent au pays de figurer sur ce que les spécialistes appellent la «watch list», l'écran-radar d'observation.

Un large éventail de possibilités d'exploitation

Pour John Nelson, Shell et les autres ne s'y trompent pas et les raisons de cet engouement sont très fondées. Le vétéran de l'industrie pétrolière en énumère quelques unes, insistant plus particulièrement sur les lois et les intéressements fiscaux tunisiens, qu'il juge «très avancés, voire très développés» par rapport à bon nombre de pays africains, la qualification d'une main d'œuvre tunisienne abondante, l'infrastructure (routes et pipelines) solide et des bassins bien établis et compris.
John Nelson n'hésite pas à qualifier la situation politique et sociale «de relativement stable», qu'il y a même lieu de parler de «bonne visibilité pour faire des affaires».

Le Pdg de NFK met également l'accent sur la grande diversité géologique de la Tunisie qui, à ses yeux, offre un très large éventail de possibilités d'exploitation, pour les petits comme pour les grands investisseurs.

John Nelson explique aussi que les choses pour son entreprise ont continué normalement («business as usual»), comme si de rien n'était. Et de rassurer encore plus, «nous n'avons encouru aucun risque important. Nos affaires (en Tunisie) n'ont subi aucun changement, depuis que nous opérons dans le pays».

Avis, donc, aux investisseurs.