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New Body Line (NBL), segment du textile spécialisé dans le «sans couture» et «le vêtement intelligent», entre en Bourse. L'introduction sur le marché alternatif sera ouverte le 8 avril et clôturée 15 jours après. L'action est à 8,500 DT et le marché semble porteur.

Par Zohra Abid

Après Land'Or et AeTech, NBL est la 3e entreprise depuis le début de l'année à entrer en Bourse pour lever des fonds. Et, à travers elle, c'est un important secteur de l'économie du pays qui fait enfin son entrée à la Bourse de Tunis.

Les 2 millions d'articles confectionnés chaque année par NBL, seule entreprise dans son créneau aujourd'hui au Maghreb, se vendent très bien, notamment en France (89%), en Espagne et en Italie, ainsi que sur le marché local (5%). C'est pourquoi Karim Rejeb Sfar espère doubler son chiffre d'affaires d'ici 2017 en développant ses activités et en diversifiant ses articles afin de drainer davantage les grandes marques mondiales, qui pensent de plus en plus au confort de leurs clients.

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Karim Rejeb Sfar et ses collaborateurs prsentent New Body Line.

Être bien dans sa peau

L'entreprise, fondée à Mahdia depuis 2000, n'a pas tardé à devenir rapidement une référence dans le domaine des vêtements «sans couture» ou le «vêtement intelligent». «C'est la concrétisation d'un rêve. Mon aventure a duré 13 ans», a lancé, lors d'une conférence de presse, vendredi, Karim Rejeb Sfar, patron de NBL. Qui a trouvé le bon filon pour faire quelque chose de différent sans sortir du secteur traditionnel du textile. «Un secteur d'avenir», a-t-il précisé, sans chercher le paradoxe. Car il y croit ferme. Et le succès grandissant de son entreprise est la preuve que le textile tunisien n'est pas au bout du rouleau, mais à la veille d'une révolution.

Après son bac en 1990 à Mahdia, la ville de ses aïeux, et grâce à une bourse, Karim Rejeb Sfar, aujourd'hui âgé de 41 ans, a fait des études en Belgique, notamment à la Polytechnique de Liège, ensuite à l'Ecole supérieure de Verviers. En 1997, il en sort ingénieur en textile mécatronique. Une spécialité qui lui va comme un gant et qui, 3 ans après, va lui ouvrir des horizons.

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La concrétisation d'un rêve. Une aventure a duré 13 ans.

Une fibre spéciale pour plus de confort

De retour au pays, il intègre le Centre technique du textile (Cettex) où il fait un passage précieux, acquiert de l'expérience et comprend les enjeux du futur de la filière. L'expert en mise à niveau des entreprises textiles deviendra le responsable métrologie du laboratoire textile puis auditeur interne du système ISO 9001.

Cette expérience l'a renforcé et lui a donné l'idée de se lancer dans l'aventure en créant sa propre entreprise spécialisée dans le vêtement intelligent. Et c'est ainsi que Karim Ben Rejeb Sfar, grâce au soutien des membres de sa famille, une équipe d'ingénieurs, d'ouvriers et ouvrières travaillant en parfaire synergie, intègre le club des innovateurs du secteur du textile et greffe au tricotage traditionnel les technologies les plus avancées. Rien que pour le confort du client.

C'est bon pour la santé

Le concept est là, la touche stylistique est présente et la demande n'a pas manqué depuis la création de l'entreprise anonyme et exportatrice.

Karim est pleinement dans le futur et son introduction en Bourse va sans aucun doute lui donner des ailes. «Nous avons 21 machines numériques de tricotage de la marque Santoni qui travaillent 24/24 et 7/7 et produit 2 millions d'articles par an. Avec celui de Mahdia, nous avons un autre atelier à Menzel Ferzi (Monastir)... Pour la teinture, nous respectons l'environnement... Nous souhaitons développer l'entreprise, investir davantage et avoir plus de commandes», a expliqué le patron de New Body Line. Surtout que la demande augmente.

Selon l'ingénieur, il y a «pour l'amincissement, une fibre à base de caféine, pour le drainage, une fibre à base d'huile d'amande, des capsules régulateurs de température (pour les tenues du travail dans l'agroalimentaire), etc.». On y trouve pour toutes les demandes notamment pour la «circulation sanguine et les jambes lourdes, pour le drainage, des articles en UV contre le soleil pour éviter le cancer de la peau, contre la transpiration et autres vêtements à base de microcapsules résistant à 30 lavages, des cicatrisants à base d'ions et de cuivre». Tout cela, selon l'expert en la matière, est incorporé dans les fibres du tissu.

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Des vêtements tricotés directement du fil passant directement au produit, sans patron, sans coupe, sans couture.

Un programme ambitieux

Côté technique, «le fil est déjà composé de fibres creuses où il y a de l'air, pour les vêtements isothermes, pour le ski, des fibres multi chanel ou multi global contre la transpiration et ne laissant pas des auréoles sur le vêtement. Des fibres composites antibactériennes, bio céramiques, des infra-rouges accélérant la micro circulation sanguine dans l'épiderme, pour un meilleur drainage de toxine, fibre cosmétique. La structure microalvéoles pour le massage...»

«Ces vêtements sont tricotés directement du fil qui passe également directement au produit, sans patron, sans coupe, sans couture et ceci réduit énormément les frais», avance le patron de NBL, le fournisseur des marques Lytess/l'Oréal et autres enseignes Damart et Go Sport, qu'on retrouve dans la grande distribution, à Auchan ou Monoprix, et autres marques de niches pointues et émergentes comme OEF, spécialisée dans le vêtement pour les femmes enceintes

La levée de fonds sur le marché alternatif vise à diversifier la gamme, à financer un programme d'investissement pour fidéliser davantage les grandes marques et avoir plus de commandes. Le succès appelant le succès, la société a besoin aujourd'hui de se renforcer et de voir plus grand.