Chedly Ayari Elyes Fakhfakh Le gouvernement dominé par le parti islamiste Ennahdha communique des chiffres différents à l'opinion publique et aux bailleurs de fonds internationaux. Retour grossier et déshonorant aux pratiques de Ben Ali.

Un projet de correspondance «strictement confidentiel» devant être signé par le ministre des Finances Elyes Fakhfakh et le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, Chedly Ayari, et destiné à Christine Lagarde, directrice du Fond monétaire international (FMI) était le sujet d'une analyse minutieuse de l'expert économique, Ezzeddine Saidane, hier, dans la matinale de Shems FM.

Selon Ezzeddine Saidane, les chiffres mentionnés dans le projet de correspondance ne concordent pas avec ceux présentés au grand public. Ainsi, le taux de croissance mentionné dans le document est de 3,2%, moins important que les 3,6% annoncés à l'opinion public. Ce qui constitue, pour le moins, une grave désinformation.

Autre exemple cité par M. Saïdane : le déficit budgétaire communiqué est de 5,9% alors que celui évoqué dans le document est de 8%. La différence est tout de même de 2,1%, énorme pour permettre une analyse correcte de la situation économique réelle dans le pays.

Ces pratiques, même les propagandistes de Ben Ali n'y ont pas eu recours. Ou de manière moins grossière, sachant que le FMI, la Banque Mondiale, l'Union européenne et les autres bailleurs de fonds de fonds ne vont pas apprécier le fait que le gouvernement communiqué deux chiffres différents, au peuple tunisien et aux partenaires extérieurs. Cela déshonore l'actuel gouvernement et montre que la mauvaise gouvernance est aux commandes de la Tunisie.

I. B.