Conseil du gouvernement tunisienLe gouvernement Lârayedh se promet de mieux organiser la production et l'approvisionnement et de lutter contre la hausse des prix, la contrebande et la spéculation. Bonne chance...

Le premier conseil ministériel du nouveau gouvernement réuni, vendredi à la Kasbah, sous la présidence de Ali Lârayedh, a examiné le dossier de la hausse des prix et pris plusieurs décisions aux niveaux de la production, de l'approvisionnement, du contrôle économique et sanitaire et de la lutte contre la contrebande.

Augmenter la production et assurer l'approvisionnement

Un exposé sur les causes de la hausse de la moyenne des prix et les mesures décidées en vue de les maîtriser a été présenté, au cours de la réunion du conseil ministériel, a affirmé Ridha Saidi, ministre chargé des Dossiers économiques.

Selon un communiqué de la présidence du gouvernement, le conseil a passé en revue l'activité de la Commission nationale de maîtrise des prix, les résultats enregistrés au niveau de l'approvisionnement du marché intérieur en produits de base, ainsi que l'activité des équipes de contrôle économique et sanitaire et les efforts déployés en vue de lutter contre le phénomène de contrebande.

Au niveau de la production et de l'approvisionnement, le conseil a décidé d'augmenter la production des produits agricoles sensibles, de garantir l'approvisionnement des marchés en produits locaux et de recourir à l'importation, si nécessaire.

Il a été également décidé de fixer un programme visant la constitution de stocks de régulation, au titre de l'année 2013, en pommes de terre (40.000 tonnes), lait (50 millions de litres dont 12 millions de stocks techniques et 38 millions de stocks de régulation), œufs (60 millions d'unités), poulets de chair (2000 tonnes) et en viandes de dinde (1500 tonnes).

L'importation pour parer aux pénuries

Les mesures décidées concernent également l'importation de 6.000 tonnes de pommes de terre (3.000 tonnes sont des achats fixes et 3.000 tonnes d'achats optionnels). L'objectif est de couvrir les besoins en cette denrée, au cours de la saison du printemps.

Il sera procédé, également, à l'importation de 9.000 têtes de génisses pleines, à la concrétisation du programme d'incitation des éleveurs à l'acquisition de ces génisses, ainsi que l'extension du réseau des espaces de vente du producteur au consommateur dans toutes les régions, en collaboration avec les différents intervenants (producteurs, commerçants, associations).

Les mesures concernent, également, l'orientation du système de compensation à la consommation des ménages à travers l'adoption d'un emballage spécifique pour certains produits tels que le lait, le sucre, l'huile de soja, les tomates, les bouteilles de gaz liquéfié...).

Le conseil ministériel a également appelé les ministères du Commerce, de l'Agriculture et de l'Industrie à déterminer, en coordination avec les groupements interprofessionnels et les régions concernées, les prix plafond de certains produits de consommation, tels que les fruits et légumes, les viandes, les produits d'entretien et d'alimentation. Ces prix devront être annoncés dans un délai de dix jours.

S'agissant du contrôle économique et sanitaire, le Conseil a décidé d'intensifier les opérations de contrôle économique et sanitaire mixtes, d'intensifier les campagnes régionales afin de contrôler les circuits d'approvisionnement et de s'assurer quotidiennement de la transparence des transactions dans les marchés de gros et de détail.

Renforcer le contrôle économique

Le communiqué de la présidence du gouvernement indique que l'accent sera mis sur les produits et secteurs qui connaissent des difficultés, les circuits faisant l'objet de dépassements et les pratiques monopolistiques et ce, à travers la programmation d'interventions consistant en le contrôle sectoriel des circuits de production, de stockage et de distribution, ainsi que l'intensification du contrôle du mouvement des marchandises concernées sur les routes.

Parmi les mesures décidées, vendredi, par le Conseil ministériel, figurent également, la lutte contre les étalages anarchiques, l'organisation d'une campagne de sensibilisation au respect de la loi, l'accélération de l'examen des dossiers relatifs aux infractions économiques, en plus de la concrétisation des décisions de fermeture des locaux ouverts illégalement. Il s'agit, en outre, de dynamiser le rôle de la police municipale et de tirer profit de son expérience et des ressources humaines et financières mises à sa disposition pour le renforcement de l'effort de contrôle.

Le rôle des commissions régionales de maîtrise des prix sera également activé et leurs activités seront menées sous la supervision des gouverneurs en coordination avec les départements concernés.

En matière de lutte contre la contrebande, les mesures portent sur la consolidation des moyens humains et financiers mis à la disposition des structures chargées de la lutte contre ce phénomène aux niveaux des postes frontaliers et des patrouilles.

La contribution de la société civile

Le gouvernement met l'accent sur la nécessité d'intensifier l'activité de contrôle qualitativement et quantitativement aux niveaux des frontières et des postes frontaliers. Il s'agit de faire preuve de plus de rigueur dans l'application de la loi et le traitement des cas de contrebande et des attaques contre les agents de la police et de la douane ainsi que de leurs locaux et d'opter pour la tolérance zéro face aux contrevenants.

Parmi les mesures décidées figure le renforcement de la coordination entre les autorités locales et les autorités algériennes et libyennes pour lutter contre la contrebande.

Par ailleurs, l'accent a été mis sur l'importance de renforcer la coordination avec les organisations nationales et les groupements interprofessionnels et de faire participer toutes les parties actives dans la vie politique et médiatique ainsi que la société civile et les citoyens à la lutte contre la hausse des prix, la contrebande et la spéculation, outre la contribution à la rationalisation de la consommation.

I. B. (avec Tap).