Les chambres syndicales du transport et de services menacent d'arrêter les activités des sociétés des deux filières en réaction à l'augmentation des prix des hydrocarbures, décidée le 4 mars.

 Le président de la Chambre syndicale nationale des gérants et propriétaires des stations-services, Mohamed Sadok Bédoui, a déclaré à l'agence Tap que les professionnels du secteur ont décidé de suspendre les activités des stations-services les 15, 16 et 17 avril, dans tout le pays.

Détérioration des marges bénéficiaires

«L'augmentation des prix des hydrocarbures, pour la deuxième fois consécutive en l'espace de cinq mois, n'est pas dans l'intérêt des propriétaires et gérants des stations-services, qui voient, ainsi, la pérennité de leurs activités menacée», déplore M. Bédoui. «Concrètement, cela détériore leurs marges bénéficiaires qui devraient normalement être fixées en pourcentage plutôt qu'en millimes», ajoute-t-il.

«Nous ne pouvons pas exercer nos activités dans un secteur délabré et qui est grippé avec l'aggravation du fléau de la contrebande des hydrocarbures», souligne encore le responsable syndical. «Si l'administration ne prend pas les choses au sérieux pour sauver le secteur, un nombre important de stations-services va disparaître», averti M. Bédoui.

Pour lui, la Caisse générale de compensation a un rôle à jouer pour aider la filière, dans le sens d'une amélioration de la subvention des coûts des hydrocarbures et des produits pétroliers.

Dans le secteur du transport, le président de la Chambre syndicale nationale des propriétaires des taxis individuels, Moez Sellami, a demandé la suppression des taxes sur le GPL estimées à 320 dinars par an, alors qu'en Europe les utilisateurs du GPL bénéficient de plusieurs avantages.

D'après lui, son secteur souffre, depuis des années, de nombreux problèmes et d'un cumul de dysfonctionnements. «Les propriétaires des taxis ont décidé, en réaction à l'augmentation des prix des hydrocarbures, d'entrer en grève le 18 mars, de 5h du matin à 21h», pour demander l'annulation de cette augmentation, a déclaré M. Sellami à l'agence Tap.

Hausse des prix des véhicules

Le responsable syndical a aussi appelé à la révision du coût de l'assurance, de l'âge de retraite et aussi des prix des voitures qui ont augmenté de 35% en l'espace de 5 ans.

Pour sa part, Mohsen Bouzid, président de la Chambre syndicale nationale de transport des produits dangereux, a déclaré, à Tap, que les sociétés du secteur sont, elles aussi, opposées à l'augmentation des prix des hydrocarbures et menacent, en réponse, de suspendre leurs activités, les 25, 26 et 27 mars dans tous le pays.

D'après le responsable syndical, cette augmentation va se répercuter négativement sur le secteur du transport des marchandises, qui plus est, dans une conjoncture économique difficile.

Le premier responsable de la Chambre nationale de distribution du GPL en gros, Mohamed Mnif, a appelé également l'administration à prendre au sérieux les revendications des entreprises du secteur, indiquant que son syndicat menace aussi d'un arrêt des activités les 25 et 26 mars.

La chambre réclame aussi, d'après M. Mnif, d'être associée à la prise de décisions concernant le secteur du transport et de distribution du GPL en gros, appelant à la révision des taux d'augmentation des primes du transport et de distribution à chaque augmentation des prix des hydrocarbures.

I. B. (avec Tap).