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Les deux nouvelles sociétés sont baptisées Takafulia et Al Amana takaful. Elle vont, bientôt, voir le jour, a annoncé Ahmed Hadroug, directeur général au Comité général des assurances (CGA).Les deux nouvelles sociétés sont baptisées Takafulia et Al Amana takaful. Elle vont, bientôt, voir le jour, a annoncé Ahmed Hadroug, directeur général au Comité général des assurances (CGA).

Ces deux nouvelles sociétés, qui vont être créées avec la contribution d'un groupe de sociétés d'assurance classique et de banques islamiques tunisiennes et étrangères, attendent l'autorisation du ministre des Finances pour devenir opérationnelles, a précisé le responsable dans une déclaration à Tap.

L'exercice de ce type d'assurance, basé sur la loi islamique, la solidarité et le partage des risques, est sur le point d'être prohibé pour les assureurs classiques en Tunisie en vertu d'un projet de loi en cours d'examen par la commission des finances à l'ANC.

Une pratique qui respecte les lois islamiques

Selon M. Hadroug, qui est chargé des études, de la règlementation et du développement du secteur des assurances au sein du (CGA), cette interdiction a poussé les compagnies d'assurance à faire ce choix de création de nouveaux pôles spécialisés dans l'assurance «takaful».

En vertu de ce projet de loi amendant et complétant le Code des assurances (chapitre de l'assurance Takaful), seule la compagnie d'assurance «takaful» est habilitée à exercer ce type d'assurance qui respecte les lois islamiques (la chariâ) pour toutes les transactions d'assurance ou d'investissement.

Le projet de loi que la commission des finances a entamé l'examen, a fait l'objet d'une polémique auprès des spécialistes qui voient dans sa mise en vigueur «une exclusion des assureurs traditionnels», qui pourraient, éventuellement, voir leurs activités régresser en raison de la concurrence.

M. Hadroug a indiqué que le Comité général des assurances a renoncé à l'idée de créer, au sein des sociétés d'assurance classiques, des guichets spécialisés dans l'assurance «takaful», après avoir constaté l'échec de cette expérience dans certains pays, et ce, à travers les études de benchmarking et des consultations avec les professionnels, notamment, de la Fédération nationale des compagnies d'assurance (FNCA).

Eclairages sur l'assurance «takaful»

Le «takaful» est un type d'assurance islamique dans lequel les membres appelés aussi «participants» mettent de l'argent en commun dans un fonds (fonds des participants) pour bénéficier d'une garantie mutuelle contre pertes ou dommages.

Fondé sur les préceptes de la chariâ, l'assurance dite «takaful» émane de l'idée que les individus doivent coopérer entre eux et se protéger mutuellement.

Les compagnies d'assurance «takaful» sont une alternative aux compagnies d'assurance commerciales classiques, qui vont à l'encontre du «ribâ» (intérêt) et du «al-ghârar» (spéculation), les deux prohibés par la «chariâ».

La différence avec l'assurance classique réside dans le fait qu'elle respecte les lois islamiques n'autorisant pas l'application des taux d'intérêt et la spéculation.

Soumise au contrôle d'un comité spécialisé, l'assurance «takaful» veille aussi à respecter l'équité et la justice entre ses membres, fondateurs (de la compagnie d'assurance) et participants, qui disposent, chacun, d'un compte à part et d'une comptabilité spécifique pour préserver les droits de tous et éviter tout mélange des ressources financières.

Le «takaful» n'est qu'à ses débuts en Tunisie

Ahmed Hadroug prévoit que l'assurance «takaful» va prendre de l'envol en Tunisie et contribuera, à l'horizon de 2017, à environ 10% du volume global du chiffre d'affaires de l'assurance. En 2011, ce chiffre d'affaires est évalué à 1.178 MD.

Le responsable estime, toutefois, que ce type d'assurance ne prendra pas la place de l'assurance classique en Tunisie, Il a cité, la Zitouna Takaful, créée en 2011, (ex- propriété du gendre de Ben Ali, Sakhr El-Materi et retournée à l'Etat tunisien après la révolution), est parvenue à attirer, jusqu'à présent, plus de 2109 clients avec la signature d'environ 2069 contrats. La société a réalisé un chiffre d'affaires de 1,6 MD.

La société opère via le réseau de la Banque Zitouna et compte une agence centrale à Tunis et une autre représentation régionale à Sfax.

L'assurance ''takaful'' réalise une croissance d'environ 20% annuellement, alors que l'assurance classique accroît seulement de 10%.

Les services de ce type d'assurance sont bien présents dans des pays tels que la Jordanie, le Bahreïn et la Malaisie.

L'assurance classique en chiffres

En Tunisie, 21 compagnies d'assurance conventionnelle sont opérationnelles dont 14 offrant des services multibranches, 10 compagnies anonymes, 4 mutuelles, 6 compagnies spécialisées dans un seul service et une compagnie d'assurance et de réassurance.

Selon le Code des assurances, le capital des compagnies multi-services devrait être d'une valeur de près de 10 MD alors que celui d'une compagnie anonyme offrant un seul service est de 3 MD, a précisé M. Hadroug. Pour les mutuelles, le capital requis est de 1,5MD.

Ces procédures sont applicables aux institutions d'assurance "takaful" dans le cadre du code des assurances, a-t-il indiqué.

Source : Tap.