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Le fondateur du groupe El Mouradi-Meublatex vient de passer l’essentiel des leviers de commande de ses entreprises à ses fils Mourad et Sami. Prépare-t-il une retraite tranquille en ayant assuré la pérennité de son groupe?


 

Comme tous les bâtisseurs, Néji Mhiri est inévitablement habité par le souci d’assurer la pérennité de ce qu’il a bâti durant près d’un demi-siècle de dur labeur. Et pour cela il devait choisir entre deux modes d’assurer la pérennité du groupe El Mouradi-Meublatex: mettre en place un dispositif institutionnel se traduisant en particulier par la séparation entre la propriété, revenant à la famille, et la gestion, confiée à des gestionnaires recrutés en dehors du cercle familial.
C’est là le choix fait par Poulina Group Holding (Pgh) dont les actionnaires ont, depuis quelques années déjà, pris la résolution de tenir les actionnaires loin des postes de responsabilité, les cantonnant aux conseils d’administration des différentes entreprises et de la holding du groupe, et décidé que le successeur du fondateur et président du groupe, Abdelwaheb Ben Ayed, en l’occurrence Karim Ammar, sera coopté extra muros.

Montée en puissance de Mourad et Sami Mhiri
Mais, très souvent, dans le contexte tunisien, assurer la pérennité d’une entreprise ou d’un groupe d’entreprises cela veut dire – du moins pour bon nombre de nos chefs d’entreprises – préparer sa progéniture, quand on a la chance d’en avoir, à prendre le relais.
Au début, Néji Mhiri n’a pas voulu abattre ses cartes. Le fondateur du groupe El Mouradi-Meublatex a certes mis le pied à l’étrier à ses enfants Mourad et Sami Mhiri en les intégrant au groupe familial. Mais il a continué en même temps à se reposer sur deux bras droits, qui ne font pas partie de la famille: Salem Ben Romdhane et Chokri Sassi.


El Mouradi Mahdia

Mais le fondateur et président du groupe El Mouradi- Meublatex avançant dans l’âge, il était inévitable qu’un jour ou l’autre il fasse un choix fondamental entre les deux options s’offrant à lui. Et il semble l’avoir fait. C’est, du moins, ce que l’on a pu comprendre du récent remaniement du staff dirigeant des onze entreprises du groupe. Ces changements se sont traduits par le départ de Salem Ben Romdhane et, surtout, par la montée de Mourad et Sami Mhiri plus haut dans la hiérarchie du groupe familial.  
Ainsi, Sami Mhiri, qui occupait déjà le même poste au sein de la Société internationale de tourisme et de loisirs (Sitl), a été nommé directeur général adjoint de sept des onze filiales touchées par ce remaniement, à savoir la Société immobilière Meublatex, la Société hôtelière Mouradi Golf, la Société immobilière et touristique de Tunisie, la Société touristique El Mouradi, la Société d’investissement touristique du Sahel, la Société touristique, la Société hôtelière Mouradi Tozeur et Thermale Kroumirie.

Un judicieux partage des rôles

Mourad Mhiri occupera les mêmes fonctions que son frère dans la Société d’investissements hôteliers El Mouradi et la Société hôtelière El Kantaoui, qui viennent s’ajouter à celle que l’aîné des enfants Mhiri dirige déjà en tant que Pdg ou directeur général (Sits Hôtel Skanès Beach, Tissage, Meublatex, et Les Métiers, Trade & Retail).
Enfin, Mourad et Sami secondent leur père conjointement dans deux autres entreprises (Société immobilière Meublatex et Société clinique de Sousse).
De là à penser que Néji Mhiri, champion des industries nationales du tourisme et de l’ameublement, est en train de préparer une retraite bien tranquille en ayant passé l’essentiel des commandes à ses fils? Wait and see…

N. B. A.