A l’affiche du Printemps des Arts, «Tchawack, just the way it is»: une performance solo de Alia Sellami prévue le 8 juin à 18 heures au Palais Abdellya, à la Marsa.


«Il s’agit de ma récente création qui s’inscrit dans la série de mes performances. J’ai fait une première intitulée ‘‘Mur… mur de la ville’’ en 2010, puis une autre que j’ai baptisée ‘‘Al-Thawra’’, une révélation juste au lendemain de la révolution, et ma troisième c’est ‘‘Tchawakt, just the way it is’’», a dit à Kapitalis la soprano. Alia Sellami, qui vient de traverser  une période difficile de sa vie, dit que c’est «grâce à la douleur», tellement grande, qu’elle a pu donner vie à cette création.

Alia Sellami a eu un cancer du sang et vient juste de se rétablir. «Il est vrai que la période que j’ai passée à faire des cures et des soins n’est pas facile, elle était très douloureuse. Mais elle était, sur un autre plan, très riche et m’a donné de la force, l’envie et le besoin de créer une installation sonore», a ajouté l’artiste.

‘‘Tchawack’’ repose en fait sur la composition de voix et, selon son auteur, il y a un travail de sons qui sort de baffles.  «Ça va être une composition de 6 voix. Cinq voix sortent des 5 baffles puis la sixième sera la mienne en live. Et le public est là dedans en train de circuler entre ces baffles qui occupent tout l’espace», a-t-elle expliqué.

Dans cette nouvelle recherche artistique inspirée de sa cure, Alia Sellami a voulu faire un travail sur l’ouïe et le corps et  éviter de fatiguer les yeux du public. Dans ‘‘Tchawack’’, quelques morceaux de consolation venant de l’entourage de l’artiste, quelques mots d’espoir ou d’abdication face au destin…

Et l’artiste de passer en revue des moments forts de fatigue, des moments qui se répètent tous les jours pendant sa cure de chimio et de radio thérapies. «Mais la création tout en chorégraphie est truffée de chansons de style contemporain. Comme nous allons survivre, chanter, danser, aimer», raconte Alia.  C’est sa manière d’aimer la vie et de s’y accrocher. «La vie est belle», ajoute l’artiste. Et cela mérite d’être dit et redit, avec les moyens du corps, les sortilèges de l’art.

Z. A.