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Un établissement américain rend hommage à l'universitaire tunisienne Nabiha Jrad, décédée l'année dernière dans un accident de la route, en créant une fondation dédiée à sa mémoire.

Par Marwan Chahla

Le Converse College de Spartanburg, en Caroline du Sud, aux Etats-Unis, rendra un hommage posthume, aujourd'hui, à la défunte universitaire tunisienne Nabiha Jrad, pour son militantisme et les «services qu'elle a rendus aux relations universitaires» entre la Tunisie et les Etats-Unis.

L'institution américaine annoncera également, à cette occasion, la création d'une fondation à sa mémoire, rapporte le site américain Group State.

Les chemins croisés de la re-connaissance

L'universitaire tunisienne Nabiha Jrad est décédée l'année dernière des suites d'un grave traumatisme crânien causé par un accident de la route, à Kerkennah, au retour d'une promenade sur l'île où elle était en vacances.

La défunte, à deux reprises bénéficiaire d'une bourse Fulbright durant sa carrière universitaire, a travaillé pendant plus d'une décennie avec les étudiantes du Converse College, tissant ainsi des liens solides entre cette institution américaine et l'Université de Tunis, rappelle Cathy Jones, assistante de français et d'italien à Converse et directrice du programme des Etudes sur la femme.

Depuis le jour où le chemin du Converse College et celui de Nabiha Jrad se sont croisés, à huit reprises des groupes d'étudiantes de Spartanburg ont séjourné en Tunisie, côtoyé leurs pairs tunisiens et beaucoup appris sur le pays par leurs contacts avec des artistes, des enseignants et des écrivains tunisiens. Le premier groupe de ces étudiantes américaines a fait son voyage en Tunisie au lendemain des évènements du 11 septembre 2001. Un autre groupe était sur place lors de l'éclatement de la Révolution du 14 janvier 2011.

«Nabiha Jrad a pris une part active (à la Révolution du 14 janvier 2011), déclare Cathy Jones, et j'aurais souhaité qu'elle vienne nous raconter elle-même ce qui s'est passé et qu'elle nous parle des conséquences (de la Révolution) sur la femme (tunisienne)».

Une fondation dédiée au dialogue des cultures

La mort de Nabiha Jrad aurait pu démobiliser la bonne volonté du Converse College et faire annuler le programme de ce mardi, mais Cathy Jones et Ali Bourekha, citoyen américain d'origine marocaine résidant à Hendersville (Caroline du nord), ont tenu bon. Cathy Jones avoue: «J'étais quelque peu paralysée et ma détermination était sérieusement entamée», à la suite du décès de Nabiha Jrad, «mais Ali était là et, à deux, nous avons décidé de mener ce projet jusqu'à sa réalisation».

Le projet en question consiste en la création d'une fondation, dont l'annonce sera faite officiellement en présence des membres de la famille de Nabiha Jrad qui se déplaceront à Spartanburg pour assister à la cérémonie. Cette fondation, qui servira notamment le dialogue des cultures, publiera les travaux de Nabiha Jrad et les traduira dans les langues française et anglaise.

Pour Cathy Jones, «il est important que des personnes comme Nabiha Jrad, des personnes politiquement militantes comme elle, ne soient jamais oubliées».

Quel bel hommage pour Nabiha Jrad et son militantisme! Quelle belle reconnaissance pour la femme et l'université tunisiennes qui nous vient de l'autre bout du monde!