Baccalaureat

Il faut redonner aux 25% de contrôle continu leur fonction pédagogique initiale, et ne pas procéder à une coupe dans la note comme on le ferait dans un budget trop lourd.

Par Mehdi Jendoubi

 

Le ministère de l’Enseignement supérieur annonce que les candidats au bac pour la prochaine session d’examen 2015 seront évalués sur la base de l’examen final uniquement, et ne bénéficieront pas des 25% du calcul de la note de la moyenne annuelle. La raison invoquée étant l’amélioration du niveau de l’enseignement supérieur.

Compter les 25% de l’année a pour objectif de valoriser le travail continu et éviter les aléas d’un examen qui évaluerait en quelques jours l’effort de l’année. C’est donc une mesure à portée pédagogique puisqu’elle encourage au travail régulier et un souci d’équité qui rectifie l’injustice que peut constituer une évaluation unique en fin d’année.

D’ailleurs, c’est pour ces raisons que le comptage des notes de contrôle continu dans les examens finaux s’est de plus en plus répandu dans les établissements universitaires.

Le non-dit de cette mesure est que cette note de contrôle continu serait gonflée et constituerait un cadeau que feraient les professeurs du secondaire à leurs poulains.

Si cela est vérifié, il faudrait envisager d’autres solutions pour s’attaquer aux racines du problème, et sensibiliser la hiérarchie scolaire à cette dérive et redonner aux 25% de contrôle continu leur fonction pédagogique initiale, et ne pas procéder à une coupe dans la note comme on le ferait dans un budget trop lourd.

Améliorer le pourcentage des bacheliers de la classe d’âge des jeunes concernés est un peu partout dans le monde un objectif de développement, et ça serait dommage pour la Tunisie d’y renoncer, sous prétexte d’améliorer le niveau du supérieur, objectif qui peut être atteint par d’autres moyens.

Il est possible d’exiger pour l’accès a certaines filières une moyenne supérieure à 10 comme il est possible d’orienter les bacheliers moyens vers des filières courtes plus professionnalisées. Ne vaut-il pas mieux améliorer l’orientation des jeunes en fonction de leurs capacités réelles que de les reléguer à l’échec programmé?

 

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