Faysal-Jadlaoui-Issam-ChebbiLes constituants qui se sont opposés au principe de retenir la conformité au «devoir fiscal» comme critère d’éligibilité à la candidature aux élections cachent-ils des fraudeurs fiscaux?

 

Par Mohamed Chawki Abid*

Les résistants au devoir fiscal se régalent: après avoir contré le principe du devoir fiscal préalable pour tout candidat aux élections, Issam Chabbi (Al-Jomhouri) et Fayçal Jadlaoui (Ettakatol) se sont ingéniés à descendre le secteur touristique en évoquant des argumentaires idéologiques et populistes.

S’ils redoutaient l’infiltration d’agents sionistes parmi les touristes israéliens, ils devraient tout d’abord coller un procès en justice à ceux qui ont reçu à bras ouverts les John McCaïn, Nouh Feldman et Joseph Lieberman.

Revenons sur les dessous des travaux d’amendement du code électoral. Il est très instructif d’examiner la liste des constituants opposés au principe de retenir la conformité au «devoir fiscal» comme critère d’éligibilité à la candidature aux élections.

On y trouve de toutes les couleurs politiques: Ennahdha, CpR, Al-Jomhouri, Wafa, et d’autres mouvements révolutionnaires.

Certains élus, parmi les récalcitrants aux obligations citoyennes, avaient voté contre la première mouture de l’article portant sur la souveraineté permanente de l’Etat sur ses richesses naturelles.

D’autres avaient contribué à la destruction de la pétition dûment signée, à l’effet d’auditionner l’ex-ministre de l’Industrie et actuel chef du gouvernement provisoire sur les malversations relevées dans le rapport de la Cour des Comptes dans le secteur de l’énergie.

D’autres avaient même voté, en 2012, pour l’augmentation des émoluments des constituants, tout en s’opposant au récent appel de Ahmed Ibrahim (Al-Massar) portant réduction de la masse salariale consommée par l’Assemblée nationale constituante (ANC).

Enfin, certains révolutionnaires de la 25e heure brillent par leur acharnement contre la ministre du Tourisme pour un sujet populiste, ne figurant pas dans les procédures d’extinction des feux qui nous carbonisent. Décidément, ils sont toujours les mêmes qui osent lancer des coups bas contre les préoccupations de la nation.

D’ailleurs, dans le cadre des préoccupations socioéconomiques, notamment en ce qui concerne les finances publiques et les paiements extérieurs, nous n’avons observé personne émettre des idées pertinentes et des suggestions pratiques pour édifier un budget pérenne et arrêter les hémorragies qui menacent les grands équilibres. Bien au contraire, nous les voyons souvent se soulever quand il s’agit de sujet idéologique ou non prioritaire.

Dans la perspective de dégraissage et d’équilibrage du budget de l’Etat 2014, je lance un appel solennel à l’adresse du ministre des Finances pour donner les instructions qu’il trouverait requises à l’effet d’effectuer des contrôles approfondis sur les déclarations fiscales effectuées (éventuellement) par ces 54 constituants, tant au titre de personnes physiques qu’au titre de personnes morales liées. Je suis persuadé que la récolte rentabilisera amplement la mobilisation.


* Economiste ingénieur.

 

Articles du même auteur dans Kapitalis:

Le pilote Mehdi Jomaa a-t-il un plan de vol?

Mehdi Jomaa doit agir ou partir!

Comment peut-on soutenir le gouvernement Jomaa?

{flike}