Cela s'est passé vendredi dernier, chez la victime, Emna, âgée de 11 ans.

Ce dernier a, dans un premier temps, été présenté membre du bureau d’Ennahdha à la cité Ettahrir, près du Bardo (ouest de Tunis), ce que le parti islamiste a formellement démenti.

De son côté, la députée islamiste Yamina Zoghlami a nié tout lien familial avec le prévenu et a même menacé de porter plainte contre ceux qui l’affirment, notamment Faouzi, le père d’Emna.

Wasfi Zoghlami a publié, sur son compte Facebook, un communiqué dans lequel il reproche aux médias de n’avoir pas traité l’affaire avec «neutralité» et d’avoir tiré des conclusions avec précipitation.

Il a aussi crié son innocence, tout en soulignant qu’il portera plainte contre les médias qui ont injustement ébruité l’affaire et souillé sa famille et sa réputation.

Le prévenu n’a cependant pas nié son appartenance à Ennahdha ni son éventuel lien de famille avec la députée homonyme de ce parti.

Une chose est sûre, Wasfi Zoghlami est partisan du parti islamiste: son compte Facebook regorge de photos où il pose fièrement, dans les manifestations organisées par Ennahdha. Il est aussi «fan» (et le mot est faible) des Frères musulmans et affiche fièrement des photos avec le signe Rabâa (4 doigts jaunes) distinctif de cette confrérie et des éloges de l’ex-président égyptien Mohamed Morsi.

Le prévenu est également un fervent défenseur des activistes islamistes, notamment Imed Dghij et Yassine Ayari, dont il n’a de cesse de faire l’éloge, tout en affichant son hostilité aux dirigeants des syndicats de la sûreté qu’il qualifie d’agents doubles et de fauteur de trouble.

Wasfi Zoghalami a aussi publié, en date du 4 décembre 2012, une vidéo où on le voit dans une manifestation organisée par Ennahdha à la Kasbah.

Arrêté le 31 mai, Wasfi Zoghlami, a été entendu par le juge et remis en liberté provisoire, le mardi 3 juin. Il reste cependant à la disposition de l’enquête, accusé de tentative de viol.

Selon le père de la fillette, les empreintes digitales du présumé agresseur ont été retrouvées partout dans la maison, où il est entré par la force avec le dessein d’attenter à la pudeur de Emna.

Toujours selon le père, Wasfi Zoghlami a été condamné à 17 ans de prison, dans le cadre de l’attentat terroriste de Bab Souika, en 1991, attribué à... Ennahdha.

Le fait que les journalistes travaillant pour ‘‘El-Fajr’’ (notamment son rédacteur-en-chef Mohamed Fourati), l’organe d’Ennahdha, aient défendu, bec et ongles, le prévenu sur les réseaux sociaux, allant jusqu’à accuser la victime et sa famille de mensonge est presque... un aveu de complicité.

Y. N. M.