rafik abdessalem 1 30Rafik Abdessalem, ancien ministre des Affaires étrangères, n’a pas quitté la Tunisie pour fuir le procès intenté contre lui. Il est parti à Londres pour y fonder son propre Centre de recherches à Londres.

C’est, en tout cas, ce qu’il a déclaré, jeudi, dans l’émission ‘‘Midi Show’’ sur Mosaïque FM. Convoqué pour être auditionné, le 4 février 2014, par le juge d’instruction du Pôle judiciaire et financier dans l’affaire du SheratonGate et celle du don chinois à la Tunisie de 1 million de dollars (MD), dont il aurait fait un usage illégal, l’ancien ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement Hamadi Jebali a déclaré qu’il répondra présent pour se défendre et donner sa version des faits.

Le ministre des Affaires étrangères avait été accusé par la blogueuse Olfa Riahi, d’avoir séjourné, à plusieurs reprises, à l'hôtel Sheraton, à Tunis, aux frais du contribuable, et d'avoir fait virer le montant d'une importante aide financière de la Chine (1 million de dollars, soit environ 1,6 millions de dinars) à la Tunisie dans un compte à part, libellé au nom du ministère des Affaires étrangères, alors que ledit montant aurait dû être versé dans le trésor public.

L’ancien ministre des Affaires étrangères a été inculpé, le 8 janvier 2014, pour abus de pouvoir par un fonctionnaire en vue de réaliser des profits illicites et gestion illégale des deniers publics sous sa responsabilité, conformément aux articles 96 et 99 du code pénal.

Dans son interview à Mosaïque FM, M. Abdessalem rejette toutes les accusations retenues et plaide non coupable.

«Je suis convaincu de mon innocence. Je n’ai pas touché un sou de cette somme qui se trouve actuellement à la disposition du ministère que je dirigeais. Je suis un citoyen avant tout et un ancien ministre, et le jugement qui sera rendu sera un vrai test de l’indépendance de la justice. N’empêche que je reste confiant en la justice de mon pays et nul n’est au-dessus de la loi», a-t-il déclaré. M. Abdessalem a préféré prendre ses distances vis-à-vis de la politique et se concentrer sur autre chose.

«Je n’ai pas fui la Tunisie comme on est en train de le faire accréditer. Je suis parti à Londres, le 29 décembre, pour créer mon propre projet. J’ai passé 16 ans, soit le 1/3 de ma vie à Londres et c’est là que j’ai choisi de fonder un centre de recherches», a-t-il expliqué sans donner plus de détails sur ce projet.

M. Abdessalem est persuadé de l’existence d’un complot dont il serait la cible. Le procès dans lequel il est poursuivi serait, selon lui, montée de toutes pièces et le viserait pour des raisons politiques.

Z. A.