Saïda AkremiLa juge Afef Chaâbane accuse le parquet d’intervenir dans le déroulement de la justice pour faire valoir les intérêts des clients de Me Saïda Akremi, épouse du ministre de la Justice Noureddine Bhiri. Vidéo.

Mme Ben Chaâbane cite, à ce propos, le cas de deux personnes accusées de consommation et de trafic de cocaïne qui ont été libérées, après 2 mois de détention, par le juge du tribunal de première instance de l’Ariana, et ce à la demande de l’avocate de l’n d’eux, Me Saïda Akremi, qui n’est autre que l’épouse du ministre de la Justice Noureddine Bhiri.

Cette libération a été ordonnée contre l’avis de la magistrate et à l’encontre de toute logique judiciaire, le dossier des deux prévenus étant particulièrement chargé.

«Lors du procès du 29 mai dernier, le président de la chambre du tribunal de l’Ariana m’a demandé si on allait libérer les deux prévenus. J’ai répondu qu’on va voir lors de l’audience à huis-clos. J’ai été surprise par la décision prise sur le champ de libérer les deux hommes comme l’a demandé Me Akremi», a déclaré aux médias Mme Ben Chaâbane.

La juge, qui s’est opposée à cette décision, a été surprise par sa mutation du tribunal de l’Ariana à celui de Bizerte dans le cadre du dernier mouvement des magistrats ordonné par le ministre de la Justice. Quant au juge ayant ordonné la libération des deux prévenus, il a été promu, dans le cadre du même mouvement, du 2e au 3e degré.

Selon la juge Ben Chaâbane, Me Saïda Akremi, s’est empressée, après la libération des deux prévenus, de ne plus assister son client et demandé que l’on efface son nom de la liste des avocats qui l’ont défendu.

Pire encore: le client – ou ex-client – de Me Akremi serait, selon certaines sources, un homme d’affaires connu par son alliance au clan Ben Ali-Trabelsi.

La réforme de la Justice avance à pas de géant…

Z. A.

Vidéo de la juge Ben Chaâbane.