Tunisie. Noureddine Bhiri dément à moitié la visite de son épouse à Sami FehriLe ministre de la Justice, affirme que son épouse, Me Saïda Akremi, n'a pas rendu visite, à Sami Fehri à la prison de la Mornaguia, et il y aura une plainte pour diffamation à l'encontre des auteurs de cette «fausse allégation».

 

Il s'agit de l'avocate Sonia Dahmani, qui a déclaré, dimanche, dans l'émission ''Faslou Al Maqal'' de Sofiène Ben Farhat sur Attounissia TV, que sa consœur Saïda Akremi, présidente de l'Association tunisienne de soutien aux prisonniers politiques (Atspp) avait rendu visite à Sami Fehri, patron d'Attounissia poursuivi pour corruption, et lui a reproché la ligne éditoriale de sa chaîne de télévision.

Interrogé le lendemain par Shems FM, le mari de Me Akremi, le ministre de la Justice Noureddine Bhiri, avocat lui-même, a plaidé en faveur de son épouse qui se trouve actuellement en Jordanie.

Selon lui, il y aura, le moment voulu, des témoignages ainsi que la consultation du registre d'enregistrement à l'entrée de la prison pour prouver le non-fondé de cette information. «La prison n'est pas ouverte la nuit et l'Association tunisienne de soutien aux prisonniers politiques a déjà fait un communiqué en ce sens», a expliqué le ministre.

«Déjà, personne ne peut se rendre à n'importe quelle heure dans la prison qui ferme la nuit. Ensuite, tout mouvement est enregistré à la minute près. Même les marchés, y compris le marché de gros, est fermé la nuit, que dire alors d'une prison?», s'est-il exclamé. Et de poursuivre que «Me Saïda Akremi est allée en prison de la Mornaguia en tant que présidente de l'Association tunisienne de soutien aux prisonniers politiques et elle n'était pas seule. Nous avons ouvert, il est vrai, les prisons aux associations pour qu'elles puissent s'enquérir des conditions de détention des prisonniers, notamment les salafistes en grève de la faim».

M. Bhiri a cependant ajouté: il y a eu beaucoup d'agitation dans l'une des cellules qu'«on a ouvert la porte en présence de tout le monde; Me Saïda Akremi a parlé pendant un quart d'heure avec Sami Fehri, entre autres. Ce dernier lui a déclaré qu'il est satisfait des conditions de sa détention et qu'il n'a rien à reprocher à l'administration».

Le ministre de la Justice a enchaîné en affirmant qu'il n'y a eu, en aucun cas, une pression ou des reproches à l'encontre de M. Fehri concernant la ligne éditoriale d'Attounissia TV. Et d'insister que Sami Fehri est accusé pour corruption, qu'il n'est pas un prisonnier politique et que son procès doit se faire aux tribunaux et non dans les médias.

On retiendra, pour notre part, que la discussion entre Me Akremi et Sami Fehri a bel et bien eu lieu à la prison de Mornaguia. Et qu'elle n'a pas été inventée par Me Sonia Dahmani.

Z. A.