Yves Bonnet, un ex-patron de la Dst française, pointe le double jeu du Qatar, qui finance les réseaux islamistes radicaux en Europe, mais pas seulement. De quoi ouvrir les yeux (et les oreilles) de Ali Lârayedh...

Dans un entretien paru lundi dans la ‘‘Dépêche du Midi’’, cet expert français des renseignements généraux, qui a dirigé la Direction de la surveillance du territoire (Dst) de 1982 à 1985, a mis en cause l’argent de la drogue mais aussi celui de l’Arabie saoudite et du Qatar dans le financement de réseaux islamistes radicaux dans les banlieues françaises et européennes.

«On n’ose pas parler de l’Arabie Saoudite et du Qatar, mais il faudrait peut-être aussi que ces braves gens cessent d’alimenter de leurs fonds un certain nombre d’actions préoccupantes», déclare-t-il.

«Il va falloir un jour ouvrir le dossier du Qatar car là il y a un vrai problème. Et je me fiche des résultats du Paris-Saint-Germain», a-t-il ajouté, par allusion au rachat du grand club de la capitale française par le Qatar.

Ces propos ont été tenus au lendemain du démantèlement, samedi, d’une «cellule» islamiste radicale et la mort de l’un de ses membres, un Français de 33 ans de la communauté antillaise, tué à Strasbourg après avoir ouvert le feu sur des policiers venus l’interpeller. Au total 12 personnes, toutes françaises, sont actuellement en garde à vue.

Il est temps que les services de Ali Lârayedh, ministre de l’Intérieur, fassent la lumière sur le financements occultes en provenance du Qatar et de l’Arabie saoudite et qui n’atterrissent pas seulement dans les caisses du parti islamiste Ennahdha, puisqu’ils vont aussi dans celles d’organisations extrémistes, salafistes et autres.

I. B.