Lors de la discussion, jeudi, de l’article 14 de la Constitution relatif à la liberté d’expression, d’information et de créativité, les députés d’Ennahdha ont plaidé pour la restriction de cette liberté.


En fait, l’examen de l’article 14 par la Commission des droits et des libertés, a dégagé deux positions totalement opposées : la première, défendue par les députés libéraux et de gauche, fait prévaloir la liberté d’expression, d’information et de créativité, selon les normes internationales, alors que la deuxième, soutenue par les députés issus du parti islamiste Ennahdha, est favorable à la restriction de ces libertés conformément aux exigences des bonnes mœurs et de l’ordre public (sic!).

Suite aux vives altercations entre les constituants d’Ennahdha et de l'opposition, la séance a dû être levée.

Ces altercations ont été déclenchées en réaction aux propos du rapporteur de la commission Ahmed Smayiî (groupe Ennahdha) qui a indiqué que «le peuple a voté pour ceux qui respectent le plus les bonnes mœurs». Traduire: les partis autres qu’Ennahdha ne respectent pas les bonnes mœurs.

Un dérapage qui n’en est pas réellement un puisque cette position est conforme à la stratégie de communication électorale du parti islamiste qui s’est toujours présenté comme le parti de Dieu, qui défend la religion et la moralité, contre les libéraux et les gauchistes, souvent dépeints comme des athées, des mécréants sinon des dépravés.

I. B.