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Moez Ben Salem écrit – Cette accolade, le 23 février, n’est que l’expression d’un sentiment de reconnaissance mutuelle entre deux hommes qui se connaissent vraisemblablement bien.


La conférence des «amis de la Syrie» s’est tenue la semaine dernière à Tunis. S’il est légitime de reconnaitre que la communauté internationale ne peut rester indifférente aux crimes du régime sanguinaire de Bachar El Assad contre son propre peuple, il n’en demeure pas moins que cette conférence suscite de nombreuses interrogations notamment en ce qui concerne le choix du pays hôte, lui-même en butte à de sérieux problèmes internes, ainsi que celui des pays et des personnes sensés être «les amis de la Syrie».

A notre grande surprise, nous avons vu débarquer, la veille, à Tunis, le sénateur républicain John Mc Cain, connu pour son soutien inconditionnel aux sionistes. Qui oserait penser un instant que ce personnage, que l’on a vu à plusieurs reprises porteur d’une kippa, puisse effectuer un voyage de plusieurs milliers de kilomètres rien que pour exprimer son soutien au peuple syrien ?

Mais notre surprise allait être encore plus grande lorsque nous avons vu cette image surréaliste d’une longue accolade entre M. Mc Cain et notre chef du Gouvernement.

Si ce genre de situation arrive très souvent entre dirigeants arabes, qui se donnent l’accolade même lorsqu’ils se haïssent mutuellement, elle est bien surprenante lorsqu’elle se produit entre un Premier ministre arabe et un homme politique occidental !

A mon humble avis, cette accolade n’est que l’expression d’un sentiment de reconnaissance mutuelle entre deux hommes qui se connaissent vraisemblablement bien. Il est clair que le voyage de Hamadi Jebali et de sa troupe aux Etats-Unis, en mai 2011, a été très fructueux !


Jebali reçoit le 23 février une délégation du sénat américain conduite par John Mc Cain

M. Jebali est reconnaissant envers les Américains pour leur précieuse aide financière et médiatique, via leur petit satellite qatari, qui a permis au parti Ennahdha de gagner haut la main les élections d’octobre 2011.

M. Mc Cain est reconnaissant aux actuels dirigeants tunisiens pour leur obéissance inconditionnelle aux ordres du géant américain.

Quant au peuple syrien, qui vit une terrible tragédie, il n’est pas prêt de voir le bout du tunnel !