Racid Barnat écrit – Le parti Ennahdha profite des coups de pouces médiatiques de certaines chaînes de télévision. Ce qui crée une distorsion de la concurrence et de l’égalité entre les partis à l’approche des élections.


La campagne électorale officielle pour la Constituante a déjà commencé. Il semble que les partis en lice jouent le jeu et semblent respecter les règles qui ont été élaborées pour parvenir à un scrutin sans tâches.

Al-Jazira, ou la chaîne Al-Hiwar et les autres

Il y a, cependant, un parti qui détourne l’interdit de la publicité pendant la campagne électorale officielle, puisque des chaînes étrangères la lui assure et de manière assidue.

Il s’agit d’Ennahdha et des chaînes qataries comme Al-Jazira, ou la chaîne Al-Hiwar, dont un des journalistes, le Tunisien Saleh Lazrak, ne se prive pas d’évoquer le nom Ghannouchi à tout propos, de l’encenser, allant jusqu’à lui accorder d’intervenir par téléphone dans ses émissions, ou de passer en boucle des images de lui. Quand on connaît la popularité de ce journaliste auprès des téléspectateurs, on peut imaginer l’influence qu’il peut avoir sur eux, par son choix on ne peut plus clair. Sans oublier que cette chaîne a passé in extenso, et ce, à plusieurs reprises, l’assemblée lors de laquelle Ennahdha a annoncé officiellement son programme !

Quand on sait l’impact du son et le choc des images, on comprend que ces moyens subtils mis au service d’un parti-pris de ces chaînes, ne sont que de la publicité qui ne dit pas son nom pour le parti Ennahdha et pour son chef Ghannouchi, que ces deux chaînes veulent soutenir.

Une distorsion de la concurrence

C’est une ingérence étrangère dans la vie politique tunisienne, intolérable et la supercherie de Ghannouchi qui se prête à leur jeu est révoltante. Il est malhonnête de se prêter à ce jeu de dupe.

Comment dans ces conditions s’étonner de la «popularité» de son parti quand on sait que les deux chaînes en question sont «regardées» par un public nombreux.

Je dis clairement qu’il existe une distorsion de la concurrence et de l’égalité entre les partis et que les pouvoirs publics doivent agir et rapidement.

J’ajoute et j’invite les juristes à se pencher sérieusement sur cette question. N’y aura-t-il pas là matière à annulation des élections ?

Le pouvoir politique qui a donné des autorisations d’émettre à cette chaîne doit se faire respecter et l’inviter fermement à ne pas s’ingérer dans les élections en Tunisie !

L’information : oui ! La propagande : non !